le TRAIN, quel avenir ?

Pas trop d’accord avec les remarques de croco78.
Le plus gros des dépenses de la Prius sont proportionnelles au kilométrage parcouru.

De plus la décote de la voiture est fortement corrélée avec son kilométrage.

Donc à mon avis si on compte tout ça, la voiture est plus chère que le train !
 
:cheveux: pour ne pas être HS, je dirai: au train où vont les choses.....
Cocoricoresquement parlant, s'il n'y avait pas de grèves le statu quo perdurerait éternellement,
car ceux qui mènent les barques sont des hommescomme les autres... pas tout à fait quand même....
se jugeant supérieurs et évoluant dans un milieu où l'on pense d'une certaine manière, ils trouvent
normaux et légitimes les avantages dont ils bénéficient. Je dirai même que l'annonce publique de
certaines indemnités de départ de dirigeants sont de véritables pousse au crime, et que, par rapport
à ce qui pourrait arriver, ces grèves sont de la rigolade....et le train train habituel ras le sol !
Tant que l'on persistera à dire: "faites ce que je dis et pas ce que je fais".........
 
le jour où les machines seront vraiment intelligentes, elles se mettrons en grêve. Faites-moi confiance.
 
:lecteur:...mais non...mais non.....dans le système, les machines sont en principe les seules
à qui l'on rend tous les droits, sachant d'avance le travail qu'elles réaliseront, sans les faiblesses
inhérentes à la nature humaine. Donc, on les bichonne (celles des trains en particulier), leurs
propriétaires connaissant d'ailleurs leur prix qui n'a rien à voir avec celui hélas....trois
fois hélas.....d'un Cromagnon de base. Si elles devenaient intelligentes...
et qu'entend t'on donc par là si l'on regarde autour de nous, elles resteraient
bien tranquille à leur place, laissant à d'autres les soucis de gestion du marché et des bénèfs,
ce qui ne changerait en rien ce qui se passe aujourd'hui...............
 
Dernière édition:
Ben le grand défaut, c'est que c'est devenu cher le train.
Je me faisais la même réflexion il y a quelques temps.

Quand je suis arrivé en région parsienne, la trajet en train Corail Paris-Rennes était à 189 FRF (pour 3h de trajet).
Aujourd'hui, il est entre 50 et 70, le plus souvent vers 55 € soir environ 360 FRF, soit environ 90% d'augmentation. Certes, c'est maintenant 2 heures de trajet au lieu de 3, mais tout de même...
Selon l'INSEE, l'inflation entre 1989 et 2009 a été de 43%.

Je n'avais pas de voiture il y a 20 ans. C'était combien le prix d'un litre d'essence à l'époque ?
Et puis, les voitures d'aujourd'hui et notamment la Prius, consomment beaucoup moins que celles d'il y 20 ans ! Et sur beaucoup de trajet, le réseau routier s'est beaucoup amélioré. Bref, aujourd'hui le train est nettement moins intéressant financièrement qu'il y a 25 ou 30 ans...

Question subsidiaire : Je me rappelle d'une pub TV de la SNCF qui disait : "Le train, c'est 18 centimes du kilomètre." Quelqu'on se rappelle de quelle année ça date ?
 
Nous partons a Strasbourg demain pour 10 jours
Cout TGV AR pour 2 adultes dont une carte senior: environ 200€
Coût PRIUS pour 1000km AR environ environ 75€ , nous ne prenons pas l'autoroute A4 car prix du péage AR 75€

Je ne compte pas les divers frais dûs à l'utilisation de notre prius (de toute façon elle est là)

Voila pourquoi nous ne prenons pas le train.

Pour une personne prendre le train est interessant mais dés que l'on est plusieurs la voiture est moins chère au kilomète
 
le jour où les machines seront vraiment intelligentes, elles se mettrons en grêve. Faites-moi confiance.

Pauvres de nous, TERMINATOR est donc en vu !

Autrement, la "machine" à faire grève gratifie les parisens de l'un de ses secrets.

Voila pourquoi, dans l'etat actuel des choses, le train est condanné.

Tristesse, mais quelle tristesse.
 
Ca chauffe ici !

Je voudrais un train qui :
- assure l'essentiel du fret sur le continent;
- soit superefficace pour les familles et les professionnels sur les distances de 200 à 1000 Km;
- assure le gros des tajets domicile-travail quotidiens.

Pour cela, il faut:
- favoriser le multimodal voyageur (avec parkings, locations d'autos et connexion aux réseaux de trabnsports publics urbains) comme fret (plateformes de connexion);
- gerer correctement les bagages (le succès des monospace n'interpelle pas vraiment les opérateurs de train) ;
- favoriser l'international ( les trains d'Espagne ont encore une voie à l'écartement spécifique (hormis leur TGV) )
- impliquer l'échelon politique ( l'Europe a versé des milliards d'Euro pour construire une multitude d'autoroutes en Espagne si peu pour les trains, qui aurraient pourtant été très éfficaces pour le tourisme et le fret des primeurs) : au niveau des régions les trains ont fait de sacré progrès ces 15 dernières années, avec l'implication des conseils régionaux dans les TER.

Bon, ce sera ma lettre au père Noël ... Elle est libre de droits, nos gouvernants peuvent tout recopier et appeler ca 'feuille de route' . :cool:

Et vous, vous voulez quel train ?
 
L'idee est excellente mais il faut aussi prendre en compte la realite actuelle (comme indiquee dans les posts precedents) qui fait que le train n'est aujourd'hui pas un moyen de transport assez fiable a cause de trop grand risque de greves. Personnellement pour mes deplacement professionnels ou personnels je prend le train en dernier recours car jusqu'a aujourd'hui j'ai toujours eu une plus grande ponctualite et une plus grande fiabilite avec l'avion ou meme avec ma voiture (en depit des embouteillages).

Pour convaincre l'utilisateur lambda que je suis de privilegier le train aux autres moyens de transports, il faudrait plus qu'un concept de service minimum (pas vraiment applique) ... il me faudrait avoir la certitude que si je reserve aujourd'hui un billet pour dans 1 mois (ou plus) je puisse etre certain a 100% que ce jour la ne sera pas touche par l'une des innombrable greve que l'on peut voir que ce soit en France ou dans d'autre pays europeens.

Les autres points cites plus haut (multimodal voyageur, bagages, international) sont aussi tres important evidement mais sans avoir au prealable une garantie de fiabilite je pense que ces points ne seront pas suffisant a faire disparaitre des decenies d'images negatives vehiculees par les greves a repetition.
 
:non:..Ne croyant plus au Père Noêl......
Ne croyant absolument pas plus à l'impartialité de nos dirigeants, ou a leur faculté
de faire ce qu'il faut.....
Je souhaite simplement que ne soit pas perturbé mon Train train quotidien !
Vouloir réaliser au niveau transports quelque chose de valable pour tous est pour moi
impossible, face à l'égoïsme général, et aux.. appétits financiers en place, que la
modification du rail "dérangerait"....il en est de même pour infiniment d'autres problèmes
comme la désertification des campagnes etc..! Tout le monde baratine mais refuse de voir
que notre civilisation de grands esprits va droit dans le mur, chacun pensant s'en sortir
au détriment des autres...Heureux je suis...je ne verrai pas çà !
 
Sujet hautement polémique... :dispute:...mais capital :wink:, étant donné l'importance que prendra le train dans un monde sans pétrole !

...Par voie de conséquence, l'ouverture imposée par l'Europe ne peut qu'être bénéfique...

Je suis tout à fait d'accord avec ton affirmation qui rejoint d'ailleurs la conclusion de cette excellente enquête du journal mentionné ci-dessus ! :jap:


Quelques autres éléments d'information et de réflexion :

Les comptes de la SNCF, qui montrent que malgré tout, ce sont les charges de personnel qui sont le plus gros poste de dépenses en valeur relative (voir rapport 2008 ).

La directive Européenne 91/440 qui ne demande en aucun cas une privatisation du rail :papy:, mais une séparation de l'infrastructure et du trafic et ouvre la voie à la mise en concurrence de ce dernier, via le cas du transport internationational de marchandises.

Une mauvaise (à mon avis) interprétation de cette directive, la britannique, qui a conduit à la mise en place d'un monopole privé (à éviter à tout prix !!!) pour l'infrastructure avec le succès que l'on sait...:rire1:

Une très bonne interprétation (à mon avis), la française avec la création de RFF qui est un EPIC,..........sauf que par manque de courage politique, on n'a pas été jusqu'au bout :cry:. Ce rapport de haut niveau de la cour des comptes (administration performante...il en existe ! :cool:) sur RFF, le met en évidence.
 
Perso, je suis pour le train mais...

Le train est un sujet que je connais plutôt bien compte tenu que j'y travaille, je vais donc pouvoir en parler en toute connaissance de cause (contrairement à d'autres qui feraient mieux de ne pas prendre pour argent comptant la propagande médiatique qui galvaude, la plupart du temps, certains termes comme "prise d'otage"). J'essayerais d'être le plus objectif possible et ne voudrais en aucun cas créer de polémique. Je tiens à préciser que je ne suis pas syndiqué (oui, c'est autorisé à la SNCF :grin:). Ce post n'a pas pour finalité de défendre l'entreprise mais de tordre le cou à certaines idées reçues (la première est que les agent SNCF sont des fonctionnaires. Nous sommes rémunérés par un établissement public industriel et commercial (EPIC) mais nous ne sommes pas fonctionnaires comme peut l'être un agent du trésor public, un enseignant ou, pour coller au plus proche du sujet, un agent du ministère des transports). Chacun a le droit d'avoir et de se faire son propre avis, c'est pourquoi les éventuelles critiques seront acceptées et, le cas échéant, affirmées ou réfutées. Si je n'étais pas forcément très clair dans mes explications, n'hésitez pas à m'en faire retour.

Le train est un formidable outil pour rallier en peu de temps (dans le cas du TGV) de longues distances avec un impact écologique moindre (sur les lignes non électrifiées il faut malheureusement se contenter de locomotives diesel), mais la conception française du transport ferroviaire n'est pas à la hauteur de ce que l'on devrait en attendre.

Le service ferroviaire français est actuellement dispensé par la SNCF, pour le trafic voyageur, et par des entreprises privées (exception faite de FRET SNCF qui fait partie du groupe SNCF mais n'est plus réellement intégrée à l'EPIC) pour le trafic fret.

Le trafic voyageur est, en majorité, assuré par des locomotives électriques qui sont de conception plus récente et plus robuste que les engins diesel utilisés pour le trafic fret et les lignes non électrifiées. La traction des trains reposant sur des machines, un incident (mécanique ou électrique) peut dans les mêmes conditions que pour un véhicule routier ou un avion, survenir à n'importe quel moment. A ceci près que nos véhicules sont correctement entretenus et ne sont pas amortis sur plusieurs décennies. Les retards occasionnés par ce genre d'incident est pécuniairement compensé au delà de 30 minutes de retard.

Depuis 1997, la gestion de l'infrastructure est dévolue à RFF. Le problème vient en partie du fait que cette gestion n'intègre pas, de mon point de vue, tous les paramètres nécessaires. Il y a les entretiens périodiques et les évolutions du réseau, qui sont facilement programmables, mais également les réparations suite à incident ou par faute d'entretien. Il faut savoir que ces dernières ne sont réalisées que lorsque les fonds sont disponibles ou en fonction de critères de priorité privilégiant en majeure partie le TGV et l'Ile de France. Il y a quelques années, les travaux sur les voies étaient effectués par des agents SNCF et faits pour durer. Aujourd'hui, les agents ont été remplacés par des employés d'entreprises privées qui tirent les prix au maximum par souci de rentabilité. Feriez vous entretenir votre Prius par le centre auto du coin pour les mêmes raisons ?

Pour ce qui est du Fret ou du ferroutage, j'ai développé une partie de mes arguments ici

Le train est cher : oui ! Pourquoi ? Le prix d'un billet est dépendant du prix au kilomètre du trajet (plus le trajet est long, moins c'est cher), du prix du péage (en constante augmentation depuis plusieurs années) que doit verser la SNCF à RFF pour pouvoir emprunter ledit trajet et des charges diverses liées au transport ferroviaire (énergie, personnel, matériel roulant, etc). Les tarifs régionaux sont définis par les conventions signées entre la SNCF et les conseils régionaux. Pour l'IDF, ils sont définis par le STIF et modérés, car compensés, par le conseil régional d'IDF. Ce sont des tarifs particuliers. C'est la seule région de France où le transport ferroviaire est encore considéré comme un service public. Partout ailleurs, les transports régionaux sont chapeautés par la branche "Transport Public" (la sémantique est volontairement différente).
Le reste du trafic voyageurs (national et international) est régi par la branche "SNCF Voyages" (ce qui explique les augmentations de tarif pour le TGV mais par forcément pour les autres trains). Pour l'international sont pratiqués des prix de marché qui évoluent en fonction du tarif des autres modes de transport en commun. Pour le national, à ceux qui trouvent que les tarifs sont
obscurs et mouvants
, je répondrais simplement qu'il convient de réserver le plus tôt possible (jusqu'à 3 mois avant la date de départ) afin d'obtenir le meilleur tarif. Il existe le tarif normal (prix maximum sur un trajet) qui peut être réduit en fonction du nombre de places restant disponibles le jour de l'achat du billet.

Passons maintenant aux choses qui fâchent : les grèves à répétition.
Je vous renvoie à la définition donnée par Wikipedia.
La grève doit être le dernier recours en cas d'échec des négociations entre la direction d'une entreprise et ses employés. Lorsqu'elles ne sont pas interprofessionnelles, les grèves à la SNCF surviennent parce que les négociations tournent court, soit parce que la direction campe sur ses positions, soit parce que les syndicats en demandent trop et devraient parfois consulter les employés pour savoir ce qu'ils pensent des propositions faites par les dirigeants. Je vous l'accorde, ces grèves ne sont pas toujours justifiées ce qui explique que le mouvement soit plus ou moins suivi. De plus, elles sont en majorité impopulaire car elles perturbent le quotidien des personnes qui empruntent ce mode de transport pour se rendre sur leur lieu de travail. Ce désagrément est causé par la nature même de l'outil de travail des cheminots et non par une volonté systématique de bloquer le pays. Si les routiers faisaient grève, vous prendriez le train (oui, évidemment, à condition que les cheminots ne fassent pas grève par solidarité avec les routiers... Je lance la vanne avant de la lire un peu plus tard !!).
Quant à la loi sur le service minimum, c'est, AMHA, d'une part, de la poudre aux yeux - si tous les conducteurs se mettaient en grève (et c'est leur droit le plus strict, sinon, ils seraient militaires ou pompiers), qui ferait rouler les trains ? - mais, d'autre part, malgré tout appliqué.
Que dit la Loi ?
La loi définit les conditions dans lesquelles l’autorité organisatrice de transport (OAT), après consultation des représentants des usagers, fixe les priorités de desserte en cas de perturbation prévisible du trafic (grève, travaux…) et définit, parmi ces priorités, celles auxquelles l’accès constitue un besoin essentiel de la population.
Donc, en cas de grève, si les horaires des trains ne vous conviennent pas, il faut en parler à l'OAT (la Région) et aux représentants des usagers...

Voila, pardon d'avoir été un peu long mais il fallait poser certaines bases.

Si des points restent obscurs, je tenterais d'y répondre par la suite.

++

Anor
 
Merci pour t'as longue "explication de base". Moi ce que je retiens surtout c'est que les trains francais ne sont pas ponctuels ( rare sont les trains vraiment a l'heure a la minute pres comme en suisse et je parle pas du japon)., souvent sale et que peu importe le statut des employés ils sont payer pour bien faire leur travail . Ce n'est visiblement souvent pas le cas ( les greves multiples sont une plaie ,point) car pour un service public c'est du 100% qu'on attend. Et si leur travail pose probleme il y a toujours possibilite de trouver un autre travail non?
 
Ne tombons pas non plus dans la caricature. Il y a des trains qui arrivent à l'heure, et l'exactitude et la propreté des trains dépend aussi du comportement des usagers que nous sommes.
C'est peut être d'ailleurs ce qui différencie la France du Japon ? (je n'en sais f... rien, jamais mis les roues là bas).
 
Merci pour ta longue "explication de base".

Oui, c'était long mais la problématique n'est pas simple et il était nécessaire, je pense, de remettre certaines choses à leur place.

Moi ce que je retiens surtout c'est que les trains français ne sont pas ponctuels ... pour un service public c'est du 100% qu'on attend.

L'exploitation ferroviaire a ses aléas. Au delà de 5 minutes, un train est considéré en retard pour les statistiques de régularité. En cherchant la petite bête, oui, la majorité des trains ne sont pas à l'heure. Mais il faut savoir aussi, qu'outre les grèves ou les incidents matériels (j'y reviendrais ultérieurement), la majorité des retards est provoquée par des évènements extérieurs à la SNCF :
- Accident de personne (personne qui a été, volontairement ou non, heurtée par un train, personne malade dans le train, etc) ;
- Accident de passage à niveau (véhicule qui force les barrières, véhicule routier au milieu de la voie ferrée - laissé volontairement ou non -, mauvais fonctionnement du PN - qui, je le rappelle, doit être entretenu par RFF -, etc) ;
- Acte de malveillance (usage intempestif du signal d'alarme, "caillassage" du train au passage, fumeur sur le marche pied qui empêche la fermeture des portes, etc) ;
Cette liste n'est pas exhaustive (ce serait "trop long" de tout détailler) mais représente assez bien les causes de retard les plus fréquentes. Je rejoins également Menfin sur le comportement des voyageurs, aussi bien sur l'exactitude que sur la propreté des trains, mais il faut également préciser que la SNCF a externalisé bon nombre de taches. Le nettoyage des rames en fait partie et la motivation qu'ils ont à l'ouvrage est proportionnelle au salaire que reçoivent les employés des entreprises de nettoyage.

Pour ce qui est des grèves, je me suis exprimé à ce sujet et je te rejoins, les grèves multiples sont une plaie. Il vaudrait mieux en faire une seule, un bonne fois pour toutes, histoire que certains comprennent...:grin::grin:(<-- cette phrase n'est pas à prendre au 1er degré...).
Plus sérieusement, je considère comme toi qu'il y a des abus au niveau de certains préavis et je le regrette car ce genre d'attitude nuit sérieusement à l'image des cheminots auprès des voyageurs.

Je te renvoie à mon post précédent concernant le service public. Il faut bien que tu intègres que cette notion n'existe plus qu'en Ile de France. De plus, combien de concitoyens réclament à corps et à cris la privatisation du chemin de fer ? Je le regrette également mais leur voeu est en partie exaucé...
Dans la majorité des cas (il y a des "brebis galeuses" dans toutes les entreprises), les cheminots font leur travail du mieux qu'ils peuvent. Seulement, les moyens pour le réaliser ne sont pas toujours mis à leur disposition. Une nouvelle fois, la faute revient à l'organisation et aux instances dirigeantes qui ont morcelé la SNCF.

Concernant les incidents matériels (panne ou absence de matériel roulant), un grief de plus à mettre au crédit de l'organisation qui supprime les postes les uns après les autres dans les ateliers de réparation (les "technicentres") ou qui spécialise certains d'entre eux à certaines taches de réparation. Prenons un exemple simple : une voiture corail doit être réparée car son système pneumatique de fermeture de portes et la climatisation sont HS. Et bien cette voiture devra être amenée à Bordeaux pour réparer le système de fermeture des portes puis à Strasbourg pour la climatisation. C'est idiot, je te l'accorde mais c'est la réalité.

Alors oui, les grèves à répétition sont une plaie mais le simple fait de faire remonter (par la voie hiérarchique, s'il vous plait) les dysfonctionnement de l'entreprise n'est pas toujours suffisant...

Et si leur travail pose problème il y a toujours possibilité de trouver un autre travail non?

Je le répète, ce n'est pas leur travail qui pose problème mais, en majeure partie, les moyens pour le réaliser. Je pense par ailleurs qu'avec un taux de chômage en France dépassant les 10%, ta remarque n'est pas en prise avec la réalité du terrain...

++

Anor
 
C'est vrai que déplorer que des fonctionnaires fassent grêve ne veut pas dire automatiquement qu'on est pour le démantèlement des services publics.

Le problème n'est pas qu'ils soient fonctionnaires (d'ailleurs, il ne le sont pas) mais que les conducteurs se savent en position de force.

Veolia et ECR, dont les conducteurs n'ont même pas de convention collective, ont déjà connu leurs grèves. Mais ils ne font que du fret pour l'instant, donc on n'en parle pas.

Quant à l'abus de la grève à la SNCF, il ne faut pas y voir que manipulations politiques. On ne manipule pas les gens comme ça (il faut au moins posséder une chaîne de télévision...). Il ne faut pas ignorer que c'est un métier dont les difficultés ont considérablement changé mais qui sont trop souvent niées, même pas par méchanceté mais par pure ignorance.

On raconte beaucoup d'âneries sur la question, notamment sur les causes de sa pénibilité. Les escarbilles n'ont jamais été qu'une anecdote. A l'époque de la vapeur, les vraies causes de pénibilité physique étaient :

- l'absence de suspension sur les machines (ce qui induisait de graves troubles musculo-squelettiques, que les médecins appelaient au XIXème siècle "la maladie des mécaniciens")
- le travail en horaires décalés, l'absence de pause pour les repas.

Nota bene : la retraite à 50 ans ne leur a pas été accordée à cause de la pénibilité, mais à l'origine parce que la concurrence entre compagnies était vive : il fallait offrir aux mécaniciens des avantages... à crédit. La généralisation se fit ensuite par la loi, et c'est seulement à ce moment que la pénibilité fut invoquée par les députés.

Le premier point s'est plus ou moins amélioré (certaines machines, les BB17000 notamment, restent très inconfortables) le second ne s'est pas amélioré du tout. Un conducteur de banlieue n'a que 10 mn au moment du retournement au terminus, pour avaler un sandwich. Un conducteur de fret ne travaille que de nuit, mais sans régularité de ses horaires. Contrairement au "vrai" travail de nuit, l'organisme ne s'adapte jamais.

Enfin il y a aujourd'hui des causes de pénibilité qui ne sont pas reconnues (et ne le seront peut-être jamais...).

Admettons qu'il existe des conducteurs consciencieux, qui ont à coeur de bien servir les usagers. Sur la ligne B du RER, par exemple, c'est difficile : la raison première est que le STIF demande 27 trains par heure sur le tronçon central alors qu'il est pratiquement impossible de faire plus de 24 train par heure. Le résultat, c'est qu'il y a des bouchons presque tous les jours aux heures de pointe. Quand un train a trop de retard, on peut le supprimer, mais avant d'en arriver là on essaye de rattraper le retard.

Imaginons maintenant que notre conducteur consciencieux voit son train accuser, bien malgré lui, 10 mn de retard, disons à Châtelet. Il va tout faire pour rattraper son retard, et peut-être va-t-il réussir à en rattraper 5 mn en arrivant, disons à Sevran. Il est content de lui, il se dit qu'il a bien fait son boulot. Mais les voyageurs ne pensent pas de même : de leur point de vue, ils ont toujours 5 mn de retard. Et s'ils aperçoivent le conducteur, ils lui lancent un regard noir (dans le meilleur des cas) ou un "fainéant" ou autre nom d'oiseau; parfois un blaireau en vient aux mains et l'agresse physiquement. Ça donne envie de bien faire son boulot et de reprendre son service le lendemain à 3h45 à Mitry, pas vrai ?

Et de la reconnaissance, il n'y en a pas beaucoup : un bon conducteur voit son chef en cabine de conduite, deux fois par an. Ce n'est donc pas de lui qu'il peut attendre des félicitations pour son travail...

Je connaissais mal ce métier il y a encore 3 ans, mais j'ai eu l'occasion de l'étudier de près et j'ai mis un peu d'eau dans mon vin à propos de leurs grèves trop fréquentes.

Alors bien sûr, on m'objectera qu'un livreur de pizza est dans une situation bien pire, et qu'ils ne font pas grève pour autant, parce qu'ils n'ont pas le même rapport de force. C'est vrai que remplacer un livreur de pizza est plus facile que remplacer un conducteur de train. Notez aussi que personne ne fait livreur de pizza à 50 ans...

Et donc, c'est pas juste. Eh ben non, c'est pas juste. Et tout le monde n'a pas les moyens de s'acheter une Prius, et c'est pas juste non plus.

Et alors ?
 
Parfaitement d'accord avec la pénébilite du travail ou autres contraintes. Toutefois je faisais remarquer qu'il etait finalement simple de changer de travail si ca ne plait pas (plus) . Et peut importe qu'il y a 10% de chomeur , ce qui est un frein c'est evident, car par exemple chez peugeot plus de 1000 personnes ont demissionné en 2009 car leur travail ne leur convenait plus ( je ne parle pas de milliers d'autres personnes souvent temporaire dont peugeot c'est séparé la meme année et qui s'en serait peut-etre bien passé). A ecouter les syndicats les cheminots sont du personnel tres qualifié, donc ces personnes la devraient etre aptes a plus facilement trouver un autre travail plus valorisant pour eux meme non?
Comme dans pas mal de domaine j'ai souvent l'impression que sous couvert de conservation de certains avantage l'ensemble des syndicats ne fait qu'empecher une remise a plat en profondeur d'un systeme qui finalement defavorise l'employé et coute cher a la societé mais ne remet pas en cause certains statuts privilégiés . D'une certaine maniere c'est une attitude tres francaise car travaillant a l'etranger je me rend souvent compte que c'est en France qu'il y a le plus gros "ecart" entre employé et direction et que personne ne semble vouloir que cela change vraiment ( les representants des employés etant souvent volontairement devalorises pour empecher la mise a plat de certains processus de fonctionnement de l'entreprise).

PS: a voir comment nos dirigeants politiques de tout bord font tout ( y compris manipuler la presse qui de toute facon est elle aussi dans les "privilegiés" en France et donc assez peu encline a vouloir contredire un pouvoir en place) pour ne pas avoir a se remettre en cause ,je crois que la notion de monarchie et de cour du roi n'a jamais vraiment disparue et cela incite bcp de francais de tout niveau social a toujours rechercher une sorte de positionnement social ou il peut beneficier de son petit "statut de privilege" quelquepart .
 
Mon cher philsw, je t'invite à poursuivre ce débat en MP si le coeur t'en dit, car là, nous dévions un peu du sujet.

@lelex79, le "trop grand risque de grève" est aujourd'hui présent dans tous les secteurs compte tenu du contexte politico-économique. Pour preuve, les chauffeurs de bus de certains quartiers suite à l'agression d'un de leurs collègues (pour rester dans les transports). D'un point de vue plus généraliste et pour prendre un exemple parmi les autres pays, la Grèce est plus connue pour le tourisme et les spécialités fromagères de brebis et pourtant, ce pays a connu une vague de contestation sans précédent. Personne n'est donc à l'abri...

Pour en revenir à l'avenir du ferroviaire en France, au niveau transport de voyageurs, le trafic international est ouvert à toute entreprise depuis le 13 décembre dernier. Voir ici pour quelques précisions supplémentaires
L'avenir nous dira ce qui en ressort, que ce soit en bien ou en mal.

Pour ce qui est du transport de "tous les jours", l'autorité organisatrice (le conseil régional) pourra dans un avenir proche, demander à n'importe quel entreprise (ferroviaire) de transport de voyageurs d'être le transporteur officiel de la région en lieu et place de la SNCF (ex : Véolia pourra transporter des voyageurs par le train sur la ligne C du RER ou entre Rennes et St Malo). Je suis cependant quasiment certain que peu d'entreprises privées se jetteront sur les marchés compte tenu de la faible rentabilité de certaines lignes. Car il faut savoir que des conventions sont signées entre les conseils régionaux et les entreprises ferroviaires afin de négocier les dessertes, les tarifs, etc. Donc, si une entreprise ferroviaire "remporte" le marché, elle devra assurer TOUTES les dessertes contenues dans la convention. Après, c'est une question de calculs "savants" pour savoir si une région est plus ou moins rentable.
Reste maintenant à savoir dans quelles conditions se dérouleront ces transports. Prenons un exemple concret :Le transport aérien.
Selon la compagnie empruntée, on a le choix entre un tarif bas et des prestations minimales (aussi bien au point de vue sécurité et entretien des appareils qu'au point de vue confort et régularité) et un tarif plus élevé et des prestations correctes. Je pense qu'il en sera de même pour le ferroviaire. Pour le bien de tous, j'espère sincèrement me tromper car je vois déjà la différence entre les entreprises privées et FRET SNCF sur les formations, les connaissances (aussi bien au point de vue terrain que sécurité) et le respect des règlements et notamment, sur ce point de vue, les entreprises privées sont relativement en deçà des critères minima.

Pour les voyages plus longs (Paris <--> Marseille, par exemple), des compagnies comme Air France, proposeront des voyages dans leur propre TGV (le matériel sera le même qu'avec la SNCF, seul "l'habillage" changera). Ils proposeront certainement des services supplémentaires payants (comme le service bagage à domicile, transport de vélo, accompagnement d'enfants voyageant seuls, etc). La SNCF le fait déjà depuis plusieurs années mais ces services étant mal connus et la concurrence se préparant à arriver, elle lance actuellement une campagne de publicité (tiens, pour ça, de l'argent, il y en a...).

Pour résumer, le trafic voyageur international est libéralisé depuis peu. Le trafic fret est libéralisé depuis 2003 (et il y a eu des accidents avec des trains fret d'entreprises privées, dont on a peu parlé car n'incluant pas de voyageurs). Le trafic voyageurs métropolitain va l'être très prochainement. Espérons maintenant que la sécurité ne sera pas sacrifiée sur l'autel de la régularité et de la rentabilité.

++

Anor
 
Si la SNCF continue ses efforts de services et de qualité, il n'y a pas de raisons de s'inquiéter de l'arrivée d'autres entreprises.
Et les nouveaux arrivants ont tout intérêt à se montrer irréprochables sur beaucoup de points. C'est comme le transport aérien, les réputations de fiabilité sont très importantes.
 
Evolution écologique

/!\ Ceci est un message à caractère informatif, non publicitaire /!\

J'ai récemment appris que la filiale "transport routier" du groupe SNCF (appelée GEODIS) mettait en place un nouveau service (nommé "Distripolis") pour les livraisons de fret dans les grandes agglomérations.
Par exemple, à Paris, les marchandises sont acheminées jusqu'à la plate-forme de Bercy, dispatchées sur huit bases logistiques urbaines, au plus près des zones commerciales, puis la livraison des colis de moins de 200 kg s'effectue par triporteurs à assistance électrique ou véhicules électriques légers. Pour les plus gros volumes, livraison "dernier kilomètre" par camion à la norme EURO5 puis, dans quelques temps, norme EURO6 ou hybrides. Cette mesure représentera à la fin 2011 une baisse de près de 20% d'émission de gaz à effet de serre et de particules (par rapport à l'activité actuelle de GEODIS). Si l'initiative se poursuit dans les conditions satisfaisantes, cette baisse attendra 85%.

Une bonne nouvelle pour les poumons des habitants des grandes villes...

Par ailleurs, RFF prévoit, dans le cadre de l'ouverture à la concurrence des trains de voyageur (respect des conditions d'égalité entre les opérateurs, des normes européennes et des conventions d'aménagement du territoire), d'électrifier, d'ici à 2020 tout ou partie des lignes à fort trafic qui accueilleraient encore des locomotives diesel (matériel en fin de vie qui devrait déjà être recyclé...). Pour les lignes qui garderaient des portions sans caténaire, le recours aux trains hybrides (exemple : les BIBI, fabriqués par la firme canadienne Bombardier, partant de la gare de l'Est vers Culmont-Chalindrey) serait généralisé. Ainsi, l'utilisation du diesel ne se ferait plus de bout en bout mais seulement sur les parties le nécessitant.

Une bonne nouvelle pour les habitants des campagnes cette fois ci...

++

Anor
 
Je me suis ouvert les veines pendant 4 ans à prendre le TGV 1 fois par mois, on a donné environ 4000€ à la SNCF avec mon amie. Elle avait une carte fréquence 1ère et moi une carte Escapade, on prenait nos billets assez longtemps à l'avance... Mais...

Les grèves, les retards, les TGV censés aller vite mais qui roulent pépère la moitié du temps car les lignes sont pas prévues pour, le manque de confort (rames Stark...), les bagages à trimballer, l'obligation de devoir louer une voiture pour un peu de liberté une fois arrivé à destination, les quais interminables parce qu'on est voiture 18, et enfin le mioche du carré qui décide d'hurler durant tout le trajet parce que maman veut pas le laisser lécher la vitre... etc...

Tout ça fait que je serais presque fier d'avoir augmenté mon empreinte écologique.

Mais pour moi, le vrai problème, le seul et vrai problème, c'est le coût exhorbitant. C'est simple, le TGV, c'est fait pour les célibataires, pour les professionnels, et pour les agents de la SNCF, leur famille, leur belle famille, leurs animaux de compagnies, leur coiffeur, l'oncle de leur coiffeur et la belle-mère de l'oncle de leur coiffeur.
 
J'ai un ami cheminot, je n'ai jamais pu profiter de quoi que ce soit (j'aurais peut-être dû coucher, ou alors il doit préférer son coiffeur car même s'il est issu d'une fratrie nombreuse ... ils sont tous cheminots, à part un RATPiste) sinon pour être pénard j'envoyais ma famille par le TGV (merci la carte enfant plus) pour le coût équivalent à celui du péage et moi avec les valises je prenais les chemins de traverse.
 
Non, ils ont aussi les jours de récupération des grèves...
 
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