Utilisation du mode recharge
Le mode recharge de la batterie par le moteur thermique me semble être, à tort, sous-estimé.
En effet, Toyota nous livre un véhicule équipé d’un moteur thermique dont le rendement atteint un magnifique 40%... quand il fonctionne dans les bonnes conditions, soit relativement peu souvent. Typiquement, c’est quand on accélère qu’on atteint les 40% ; pas comme une brute non plus. Il faut positionner l’accélérateur entre les 2/3 et les 3/4 de sa course ou bien utiliser le régulateur avec le mode ECO enclenché. Quand on ralenti, ou en cas de descente suffisante, le thermique s’arrête, problème réglé. Par contre, à vitesse stabilisée, le thermique a trop peu de puissance à délivrer pour pouvoir être à 40% de rendement sauf en cas de côte ou bien peut-être à 130 km/h. Or, dès que l’on sort des agglomérations, on roule à vitesse stabilisée plus de 90% du temps. Et c’est là que l’utilisation du mode recharge devient très intéressante.
Le surcroit de puissance qui va être demandé au moteur thermique va automatiquement le faire se rapprocher de son rendement maximum. On peut faire confiance à Toyota pour avoir optimisé le truc aux petits oignons. Du coup, on recharge la batterie pour un coup en essence relativement faible. Ensuite, il n’y a plus qu’à consommer l’électricité produite en passant en mode EV.
Donc, quand on roule à vitesse stabilisée, il faut alterner les roulages en mode recharge et les roulages en mode EV. On peut même optimiser un peu la chose en roulant en mode EV dans les descentes ou lorsque l’on profite de l’aspiration de véhicule qui précède et rouler en mode recharge sur le plat, voire en légère côte, lorsque l’on a personne devant soi. Bien sûr, il ne faut pas oublier de garder un œil sur la distance qu’il reste à parcourir avant la prochaine recharge à la prise de courant. Il faut en effet faire les derniers kilomètres en mode EV de façon à arriver avec la batterie quasiment vide.
Vous n’êtes pas convaincu ? Relisez cet article de
L’argus. On y apprend qu’il faut 1heure à 130 km/h pour recharger 7 kWh, soit 50km EV, pour une surconsommation d’environ 0.4 l/100. Si l’on entre cela dans la machine à calculer, on obtient un coût des kilomètres EV générés par le moteur thermique à 1,0 l/100. Donc, si l’on alterne des roulages de 4 à 6 l/100 et des roulages à 1 l/100, on va inévitablement faire baisser la consommation globale sur le trajet.
Restera à mesurer précisément le coût des kilomètres EV générés, probablement très variables en fonction de la vitesse stabilisée considérée, mais même à 3 l/100, la technique restera très intéressante.
Attention, il ne faut pas oublier qu’un moteur thermique froid surconsomme. Il ne faut donc pas le laisser refroidir. Les roulages EV doivent être de 5 à 10 minutes maximum et il ne faut surtout pas se rater sur le dernier passage en EV avant d’arriver, quitte à faire un ou deux kilomètres de trop en HV ou à remettre un petit coup de thermique au bout de 5 à 10 minutes si l’on s’aperçoit que l’on va être trop court.