Alors là j'arrête la Pie en plein vol, quitte à ce que ces derniers posts soient (dûment) déplacés dans la partie bistro.
Dans ma prépa, pourtant pas une petite (lycée Faidherbe de Lille, qui envoie ses élèves dans les normales sup, Polytechnique, Centrale, Mines, toutes les autres écoles d'ingé, mais aussi HEC, Sciences Po, Maisons-Alfort, etc), on trouvait vraiment tout le monde, et surtout des gens tout à fait normaux, avec des parents ouvriers, profs du secondaire, français ou immigrés (y en a même un qui venait tout droit du Mali, un autre dont les parents parlaient à peine le français), riches et beaucoup moins riches, boursiers et non boursiers, etc...
A part quelques uns qui ne se faisaient pas beaucoup d'amis, nous n'avions pas franchement l'esprit de corps ou de supériorité. Si, malgré tout, ça avait été le cas, un an en prépa et on ravale bien vite son orgueil, au vu des notes qu'on se ramasse, et du niveau général des enseignants (pour la plupart sortis de normale sup avec des compétences indéniables), qu'aucun élève de prépa ne pouvait réellement égaler.
Pour entrer aux "Mines", il faut être excellent, rapide, brillant. Le piston n'a absolument rien à faire là-dedans. Pour entrer dans une école d'ingénieurs moins prestigieuse, il faut bosser très dur, encore une fois, ça se mérite, fils à papa ou pas. Ensuite, rentrer dans une entreprise prestigieuse, c'est une autre histoire, mais je refuse de croire qu'il faille être pistonné (mes amis ingénieurs en sont la preuve, ils sont là parce qu'ils sont bons). Et puis de toutes façons, ce n'est pas parce qu'on travaille dans une entreprise prestigieuse qu'on est heureux.
Tout ça pour dire que des pistonnés, il y en aura toujours, mais la grande majorité des élites ne sont pas arrivés à leur poste par piston, bien au contraire, en tous cas dans le monde scientifique. Du côté des boîtes de commerce, c'est bien plus flou, étant donné la flopée d'écoles privées et/ou "hors système classique" (HEC). Il ne faut pas généraliser, sous peine d'insulter des milliers de gentilles filles et de bons gars qui sont arrivés à des postes de hautes responsabilités par leur travail acharné.
J'ai bien peur que votre vision des élites, mon cher Ageasson, ne soit que trop parisienne. La province est bien heureusement un peu plus épargnée par les "fils de" que ne l'est la capitale. Louis-le-Grand et Henri-IV, je leur laisse.
PS : les élites ne vont pas au pôle emploi, il n'y a rien là-bas pour les ingénieurs, les magistrats ou directeurs de l'EPAD... il faut au minimum passer par l'Apec pour trouver du boulot