Début de course : le jour et la nuit...
Après des essais prometteurs, me voici donc le samedi 16 juin après midi tranquillement installé au Tertre Rouge, en l'agréable compagnie de PRIUSIX72 et son amie.
Dès le départ, moment toujours intense, la Toyota n° 8 se fait doubler par L'Etron de McNish, pilote redoutable dans ses moments "à pneus froids".
Dès le premier tour, des gouttes de pluies plus ou moins éparses font leur apparition et mouillent le circuit en plusieurs endroits. On redoute dès lors des sorties prématurées, mais aussi la crainte que des Etron ne creusent l'écart prématurément avec pour conséquence une diminution de l'intérêt de la course
😢.
En fait, tout s'est bien passé : la pluie est restée limitée, les voitures sont restées sur la route.
Malgré tout, en piste, il semble que les trois Audi de tête creusent inexorablement l'écart sur les Toyota toujours bien groupées, alors que l'Audi qui les suit les rattrapent. L'écart va monter entre la deuxième Audi (Etron n° 2) et la première des Toyota (n°7), par à coups, jusqu'à 1'10". Du bord de la piste, on craint que les Audi ne soient fondamentalement plus rapide d'une seconde au tour que les Toyota

. On imagine également que les fréquents à coups dans ces augmentations sont dûes à des différences d'opérations aux arrêts aux stands (changement de pneus ou de pilote pour une écurie et pas l'autre).
C'est en m'intéressant aux arrêts aux stands, que je m'aperçois que les Audi Etron, tout comme les Audi Ultra d'ailleurs arrivent à faire 1 tour de plus à chaque run que les Toyota. Après calculs, celà doit faire 11 tours par run pour les Toyota contre 12 tours par run pour les Audi Ca parait incompréhensible en terme d'énergie embarquée car les Toyota embarquent 73 l d'essence contre 58 l de diesel pour les Etron. A raison de 9 kWh pour un litre d'essence et de 10 kWh pour un litre de diesel (et rendement respectif moteur essence de 0,3 et diesel de 0,35), celà nous donne une consommation de 18kWh mécanique par tour pour la TS030 contre 17 kWh mécanique pour l'Audi, alors qu'elles tournent relativement au même rythme. La seule explication que je vois à cette différence est une Toyota plus chargée en appui pour pouvoir égale la tenue de route idéale de la R18 et arrivant plus qu'à compenser (puisque les Vmax en ligne droite sont favorables à la Toyota) par un moteur essence plus puissant, favorisé par la réglementation 2012.
Pendant le temps de cette digression technique, les Audi Etron n° 2, puis Ultra n° 3 et 4 ont eu de petits problèmes, ce qui a permis aux Toyota de passer respectivement 2ème et 3ème.
Je m'aperçois alors que l'écart en piste devenu stable entre l'Etron n°1 et la TS030 n° 7 commence à diminuer singulièrement, de manière irrégulière au début et de plus en plus régulièrement dans un rythme de 2 à 3 s par tour. C'en est au point que peu de temps avant notre départ du circuit vers 18h00, la Toyota n° 7, suivie presque comme son ombre par la n°8 est à moins de 30 s de l'Audi de tête. J'en déduis que si les véhicules gardent ce rythme et la même stratégie (rythme des arrêts au stand), les Toyota devraient d'ici 20h00 passer en tête, et finirait par gagner mathématiquement la course. En effet, la perte d'un arrêt de 100 s maxi tous les 11*12 = 120 tours (soit 0,8 s au tour), ne compense pas l'écart de temps au tour à la faveur des Toyota. Tous guillerets, nous décidons de revenir sur le circuit dès notre gueuleton terminé pour passer une nuit (ou au moins un début) que nous espérons passionante. Toutefois, je calme PRIUXIX72 envsageant déjà une possible victoire

, en pronostiquant que les Toyota commenceront à avoir des ennuis après les 6 heures de course, et que les Audi, fiabilité et nombre aidant, ont 8 à 9 chances sur 10 de victoire.
Celà dit, je ne m'attendais pas à ce que les Toyota disparaissent avant ces 6h00 et à ne pas revenir sur ce circuit...
😢
C'est en s'apprêtant à repartir du resto vers 22h00, que mes amis consultent leur Iphone dernier cri, et qu'après un moment d'enthousiasme provoqué par la lecture différée de la niouse annonçant la prise de pouvoir de la Toyota n°7, nous nous apercevons avec stupeur

des vraies dernières nouvelles en consultant le calssement live, à savoir qu'il n'y a plus aucune de Toyota aux premiers rangs. Nous découvrons avec effondrement

les circonstances de leur abandon ou leur retardement. Ecoeurés, nous ne reviendrons pas la nuit, ni même le lendemain...
Pour revenir sur les accrochages, longuement commentés sur ce fil, autant
Anthony Davidson peut être probablement absout, autant la manoeuvre de Nakajima est une grave erreur, et insensée sur les plans tactiques et stratégiques

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- Grave erreur : on ne change pas brutalement de ligne en n'ayant pas fini de dépasser une voiture, surtout que la manoeuvre a été faite dans des virages rapides sans dégagement. La deltawing, qui reste sur sa ligne, a déjà laissé passé la Toyota et fait sa course (elle n'a en aucun cas à freiner !!!), est totalement hors de cause dans cette charge sauvage.
- Aberration tactique

: il n'y avait aucun moyen de dépasser les Audi par la droite avant les S du karting qui suivent de près ce gauche Corvette, alors que la piste est étroite et qu'il n'y a qu'une trajectoire à ce niveau.
- Aberration stratégique

: on était sur une course de 24 heures ; après l'abandon de la n°8, la Toyota n°7 savait qu'elle était la dernière à défendre les couleurs de la marque.
En plus, il envoie à l'abandon prématuré la voiture la plus intelligente et la plus révolutionnaire du circuit. Quel gâchis !

En endurance, il n'est pas nécessaire d'tre le plus rapide en absolu : un pilote d'endurance doit avant tout savoir maîtriser son surplus de testostérone pour qu'il n'impacte pas ses neurones. Et c'est tout le problème des rookies en endurance de Toyota qui viennent de la F1 (Nakajima, Buemi,...). A corriger d'urgence donc...
Audi, bien que presque assuré d'une victoire, a poursuivi la course avec panache

, puisqu'il a fortement augmenté son rythme, allant même jusqu'à se rapprocher de la pole des qualifications, ce qui veut dire que le mano à mano aurait pu être passionant, en l'absence de ces accrochages débiles et tant que la Toyota restait fiable.
Audi restera donc la première marque à avoir triomphé successivement : un turbo essence injection directe, un diesel, et une hybride. Audi est une équipe extraordinaire avec une voiture (R18 )extraordinaire : une très grande compétence doublée d'une grande modestie et ambiance sympathique. Elle mérite le respect

. A Toyota de s'en inspirer...
Au final on trouvera les résultats et statistiques finales de l'édition
ici.
Je reviendrai sur l'aspect réglementaire dans l'autre sujet : si l'on gratte, cette édition ne démontre que peu (ou pas du tout) d'intérêt des hybrides en terme de consommation, et risque plutôt de créer la confusion dans l'esprit du public non averti

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