Tous les constructeurs appliquent la même norme d'homologation en essayant de l'optimiser au maximum. Toyota comme les autres ne fait que donner les chiffres résultant d'une procédure qui est loin de la réalité du terrain. Comparer les conso de la prius selon la norme européenne et celle utilisée aux Etats Unis...elle y est plus élevée.
Voici un article parut il y a quelques mois dans le figaro :
Tous les automobilistes en ont fait le constat : leur voiture consomme plus que les chiffres annoncés par le constructeur. La différence peut atteindre 15 % à 40 %.
Nos automobiles brûlent plus de carburant que ce qu'annoncent leurs brochures publicitaires. Le constat est d'autant plus facile à faire qu'aujourd'hui la plupart des voitures sont équipées d'un ordinateur de bord. Pourquoi existe-t-il un tel décalage entre les chiffres officiels et la réalité? Cela tient essentiellement à une procédure d'homologation obsolète.
• Comment les constructeurs procèdent-ils?
En Europe, la mesure de la consommation s'effectue selon une procédure très stricte d'homologation baptisée NEDC, pour New European Driving Cycle. La voiture est placée sur un banc à rouleau où elle est soumise à des cycles simulant la circulation urbaine et extra-urbaine, afin d'établir une valeur moyenne dite mixte. La voiture parcourt ainsi 11 km durant le test, dont 4 km en ville. Le principe est d'enchaîner accélérations, décélérations et paliers de vitesse, durant environ 20 minutes.
• Pourquoi de tels écarts entre les chiffres officiels et la réalité?
Les raisons sont multiples. Tout d'abord, le test est effectué à une température ambiante comprise entre 20° et 30°, sans tenir compte des conditions hivernales. Ensuite, les accélérations réclamées par le cycle sont très faibles: 0 à 70 km/h en 43 s, alors que la plus poussive des voitures est capable de passer de 0 à 100 km/h en 20 s. D'autre part, la climatisation et les phares ne fonctionnent jamais durant le cycle. Enfin, l'émergence des voitures hybrides et surtout hybrides rechargeables n'a pas été correctement prise en compte. Ainsi, parce qu'elle effectue les trois quarts du test en mode électrique, une Porsche 918 Spyder de 700 ch ne consomme officiellement que 3 l/100 km et une Volvo V60 hybride diesel 1,9 l/100 km…
• Les dérives d'une telle procédure
Le cycle d'homologation NEDC in*cite les constructeurs à adopter des *astuces pour obtenir de meilleurs résultats, telles que des moteurs soigneuse*ment rodés et triés afin de choisir ceux qui présentent des frottements moindres. Les versions à très faibles émissions de CO2, les plus économes en carburant, ont aussi des boîtes de vitesses à seulement 5 rapports. Une boîte à 6 rapports serait plus appropriée pour réduire la consommation dans la vraie vie mais pénalisante en termes de poids et dans le cadre du cycle urbain qui s'effectue en troisième vitesse. Autre subterfuge, grâce à la sophistication de l'électronique moteur, la voiture est capable de se rendre compte que l'on est en train de lui faire passer le cycle d'homologation. Et elle modifie automatiquement ses réglages d'injection et d'allumage afin de consommer moins! Sur route, ces types de réglages seraient inutilisables car ils dégraderaient trop les performances.
• Quelle est la vraie consommation?
Dans leurs essais complets, les magazines spécialisés procèdent à des mesures précises, selon un protocole plus en phase avec la réalité. Résultat, quand Renault annonce 4 l/100 km pour une Clio 1.5 dCi 90, l'Auto Journal mesure 5,2 l/100 km, soit un écart de 23 %. Dans la vraie vie, l'allongement excessif des rapports couramment adopté pour abaisser les émissions de CO2 peut avoir des effets contraires, car il incite l'automobiliste à écraser davantage l'accélérateur dans les phases de relance. Autre réalité, plus la voiture est puissante, plus l'écart est grand, car le potentiel disponible est plus largement exploité par le client que durant le cycle.
• Une nouvelle norme à l'étude
L'ONU travaille depuis plus de deux ans à l'élaboration d'une homologation internationale plus réaliste, baptisée WLTP, pour World Light Duty Vehicle Test Procedure. L'Europe pourrait l'adopter dès 2015. Une procédure plus fiable est d'autant plus indispensable que, outre la consommation, le test sert aussi à déterminer les émissions de CO2 utiles au calcul des incitations fiscales ainsi que le niveau des polluants qui empoisonnent l'atmosphère. Dans l'état actuel des choses, à défaut de refléter la réalité, les chiffres officiels servent au moins à comparer les voitures entre elles.