L’Etat islamique, cancer du capitalisme moderne, par Nafeez Ahmed
Source : Nafeez Ahmed, pour Middle East Eye, le
27 mars 2015 (article complet
ICI)
(extrait d'un papier publié par ce politologue britannique et journaliste d'investigation, qui travaille pour la BBC et le Guardian).
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Des responsables politiques ont cherché à attirer l’attention sur ce sujet, en vain. L’année dernière, Claudia Roth, vice-présidente du parlement allemand, a fait part de sa consternation face au fait que l’OTAN autorise la Turquie à abriter un camp de l’État islamique à Istanbul, à faciliter les transferts d’armes à destination de militants islamistes à travers ses frontières, et à soutenir tacitement les ventes de pétrole de l’État islamique. Rien ne s’est passé.
La coalition menée par les États-Unis contre l’État islamique finance l’État islamique
Les États-Unis et la Grande-Bretagne ne sont pas seulement restés étrangement silencieux face à la complicité de leur partenaire de coalition qui parraine l’ennemi. Au contraire, ils ont renforcé leur partenariat avec la Turquie et coopèrent âprement avec ce même État-mécène de l’État islamique pour former les rebelles « modérés » afin de lutter contre l’État islamique.
Ce n’est pas uniquement la Turquie qui est en cause.
L’année dernière, le vice-président américain Joe Biden a indiqué lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar et la Turquie, entre autres, fournissaient « des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d’armes » aux « éléments djihadistes extrémistes du Front al-Nosra et d’al-Qaïda » dans le cadre d’une « guerre par procuration entre sunnites et chiites ». Biden a ajouté qu’il était impossible, à tous égards, d’identifier les rebelles « modérés » en Syrie.
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Mon propos :
Il est possible de tracer le pétrole et sa provenance, par la signature chimique unique de leur nappe d'origine. Ceux qui utilisent le pétrole de Daesh pour le raffiner le savent pertinemment.
Alors au lieu de rester dans l'émotion et de porter un badge "Je suis Paris" (cf. "Je suis Charlie"), de ne pas agir et de continuer comme avant, à CONsommer du pétrole à foison : Du coup,
nous continuons TOUS à financer l'Etat Islamique.
Agir :
La dernière fois que je suis allé à Paris, j'ai pris la défense d'une femme qui se faisait plotter dans le métro parisien. Tout le monde baissait la tête pour faire semblant de n'avoir rien vu.
"A ça, pour défiler contre les attentats de Charlie Hebdo, y'a eu du monde, mais pour intervenir, pour défendre une femme, il n'y a plus personne".
Mes propos, prononocés hauts et forts dans le wagon n'ont pas fait lever une seule paire d'yeux.
Mais bon, après, on peut rester dans l'émotion ... et surtout continuer à ne rien faire.