Ici à Kehl, le faubourg allemand de Strasbourg, règne un silence fantomatique. Nos voisins alsaciens ne sont plus autorisés à entrer, sauf pour travailler. Ils ne peuvent pas se rendre aux supermarchés abondants. Nous avons le droit de nous promener, de faire des courses et de faire le plein d'essence. Sans "ordonnance". J'ai comme planifié amené la Mondeo au garage, à 25 km de chez moi, sans encombre et en sécurité.
Je suis également une personne à risque élevé : pas de visite de nos enfants cloués chez eux, ni d'aller à Solingen pour rendre visite à ma belle-mère (87). Pas de visite non plus à la famille belge. Pas de shopping à Strasbourg ni de visites à d'anciens collègues de l'université. La recherche y est de toute façon au point mort.
Malheureusement, je ne peux pas m'empêcher d'absorber toutes sortes d'informations sur la situation. J'attends avec impatience les résultats de l'éventuelle thérapie en essai à Marseille et ailleurs, sauf en Allemagne... Je ne peux plus faire de sport au gym et dans l'eau. Au lieu de cela, je fais des promenades quotidiennes le long du Rhin dans la nature, pratiquement sans d'autres personnes. Je trouve ma situation très privilégiée: je dispose d'une maison et d'un jardin. J'ai une pensée pour ceux qui doivent faire dans des conditions beaucoup plus difficiles et me sens impuissant, car impossible de les apporter de l'aide. Si, nous avons offert à notre femme de ménage qui doit rester chez elle avec 5 jeunes enfants dans un petit appartement 4 semaines de paie.
Je me demande bien sûr aussi si tout cela peut durer plus que 8 semaines. Je pense que ce sera le cas au moins pour nous, les plus âgés, et pour les plus vulnérables, également jeunes. Les autres reprenant progressivement une vie en voie de normalisation. Nous verrons si cela peut être organisé.
Toutes mes amitiés de la frontière franco-allemande et restez en bonne santé. Sinon, bonne guérison ! C'est le cas pour l'immense majorité.
Jan