Coup de gueule pour des patrons techniciens à la tête des entreprises techniques ! p1
Ce post en deux parties se veut une plaidoirie pour un retour de patrons de culture technique à la tête de nos entreprises techniques, condition de base d'un renouveau de notre industrie, au détriment des patron de culture financière qui sont en train de la conduire à sa disparition
.
Je m'appuierai sur un exemple récent : la fameuse ex-future usine de batteries de Flins, qui permet de s'apercevoir qu'il nous faut lutter constamment contre notre tendance à l'amnésie, bien aidée par les médias de tout poil.
Rappelons les faits :
Janvier 2009 :
Suite à la crise débutée fin 2008 en Europe, le gouvernement met en place les
états généraux de l’automobile : l’état file plein d’argent pour le présent et le futur à nos constructeurs en demandant des contreparties (notamment pas de fermeture d’usines...).
Pour ceux qui veulent se rafraichir la mémoire plus profondément, le
rapport final de la concertation (voir les constats de l’époque : les mêmes qu’aujourd’hui ; mais qu’a-t-on fait depuis…).
Pour illustrer les
articles de presse de l’époque (on pourrait en trouver des centaines du même tonneau).
Novembre 2009 :
Le PDG de Renault, qui semble un bon élève en donnant des contreparties tangibles à cet effort du contribuable, annonce dans cette optique
la production de batteries à Flins en 2012 et la création d’une co-entreprise avec CEA-Nissan et le FSI (au stade de la lettre d’intention) :
Voir aussi
cet article.
Juin 2010 :
Finalement, l’accord signé avec le CEA
ne concerne plus que la RetD , toutefois avec un champ plus large que celui des seules batteries.
Juillet 2011 :
Renault s’affranchit du soutien de l’état (pour mieux pouvoir se libérer de ses obligations sur le sol français ?) tout en assurant que l’Usine de Flins verra bien le jour, mais plutôt en 2014 (premier accroc). L’accord de RetD avec le CEA est toutefois maintenu.
Début juillet 2012 :
Coup de théâtre ! Renault abandonne son partenaire Nissan (qui s’appuyait sur NEC) pour choisir LG (coréen) pour les batteries de la Zoé et de la Twizzy.
Cette nouvelle amène des soupçons sur un possible retard de la Zoé, mais aussi
sur la réalité de l’Usine de Flins.
Fin juillet 2012 :
Ces soupçons se révèlent justifiés puisque moins d’un mois plus tard, puisque
l’usine de Flins annoncée depuis plus de 3 ans ne verra pas le jour (et l’Europe n’est pas mieux servi).
Alors,
on nous parle d’une future usine de batteries en France pour fin 2015 au plus tôt, puis enfin de la batterie française développée par le CEA, mais que finalement un industriel coréen exploiterait.
Mais de qui se fout-on dans cette histoire, si ce n’est du contribuable et du travailleur français, voire du petit porteur français de l'action Renault ?
Faisons le bilan à ce jour :
- Pas d’usine de batteries sur sol français (l’usine devait démarrer cette année !). Espérer en la future usine LG, c’est croire au père Noël
,
- Renault-Nissan ne développe plus lui-même ses batteries mais les sous-traitent à une entreprise coréenne, totalement non lié à la France ou au moins à l’Europe quand à ses intérêts et à sa stratégie,
- Les batteries développées de longue date avec le savoir-faire du CEA et l’argent du contribuable, ne vont pas profiter à une entreprise européenne (renault aurait peut-être pu chercher une alliance en Europe), mais à un fabricant coréen !!!
En bref, un constructeur français avec une vision uniquement financière, sans aucune patriotisme français ou européen + un état français (j'y inclue son organisme de recherche), petites oie blanche éternelle, qui après avoir filé plein d’argent et du savoir-faire payé par le contribauble sans contrepartie aucune, répète inlassablement les mêmes bêtises....