J'ai revu à nouveau quelques extraits sur Pluzz parce que les 1700µg/m3 me paraissaient ridiculement faibles à l'échappement.
Tout d'abord quel est l'ordre de grandeur de la concentration de NO2 à l'échappement d'un diesel moderne? On a la réponse dans le reportage par le scientifique de l'Ispra avec son 3008 hybride: 100ppm.
Si on a un doute, on peut faire un calcul approximatif à partir de la norme dans laquelle le véhicule émet 0,15g de NO2 par km.
Supposons que le test se fasse avec un moteur de 1,5l tournant à 2000tr/min et roulant à 60km/h.
En 1minute, le véhicule fait 1km et pompe 2000x1,5x0,5= 1500l d'air.
0,15g de NO2 dans 1500l font 100mg/m3 ou encore 53ppm d'où la moue du scientifique lorsque l'analyseur en mesure 100.
Quelle est l'efficacité en NO2 de la déNOx du prototype Peugeot? Le responsable annonce un facteur 5.
Il reste donc à l'arrivée 20ppm de NO2 à l'échappement dans les conditions réelles de roulage ou 5ppm si on applique un facteur 4 avec le roulage dans les conditions "bidon" de la norme.
Reconverti ça donne entre 9400 et 37600µg/m3.
A ce stade, le responsable de chez Peugeot ne prend pas son temps pour refaire des calculs (parce que ses analyseurs lui donnent exactement la concentration de NO2 avant et après la déNOx), mais il doit choisir entre 3 options:
- Rester sur sa ligne de départ des 200µg/m3 qui tiennent compte de la dilution dans l'air. Mais ce discours ne passe pas avec la journaliste.
- Considérer la valeur réelle à l'émission qui est au moins 5 fois plus élevée que celle mesurée par Elise Lucet et lui expliquer que sa mesure à l'échappement avec un analyseur d'air ambiant n'a aucune valeur.
- Aller dans le sens de la journaliste pour ne pas envenimer la situation. L'émission passe en fin de soirée et les téléspectateurs n'y verront que du feu.
Donc, pour tout calcul, le responsable Peugeot choisit la troisième option épicétou.