...Avec les surgénérateurs (aujourd'hui abandonnés)...
Faux ! C'est même plutôt le contraire. Les surgénérateurs sont au coeur des réacteurs de 4ème génération, qui devraient être opérationnels vers 2030-2040. Justement dans le but d'utiliser le combustible naturel de façon optimale. Ainsi, le forum international GEN4, qui coordonne la RetD sur le sujet, a retenu sur les 6 modèles de réacteur sélectionnés pour être développés, 5 avec une capacité surgénératrice (3 à neutrons rapides (dont un refroidi au sodium, tiens, tiens....
), un au thorium à sels fondus, et un à eau supercritique pouvant fonctionner sur un spectre rapide) :
http://www.gen-4.org/ (désolé en anglais seulement
)
...il faut juste savoir qu'il existe un tas de réactions de fission nucléaire possibles, à partir des éléments lourds vers des éléments plus légers ...
Pour préciser, la fission génère beaucoup de produits de fission différents, mais seuls de rares noyaux lourds ont la capacité de fissioner :
http://www.laradioactivite.com/pages/07_nucleaire/02_noyaux.htm
On en trouve qu'un seul en quantité significative mais limitée à l'état naturel : l'Uranium 235 (d'où l'horizon assez court en terme de réserves mentionné par Toutlemondeenprius si on ne recourt principalement qu'à lui comme actuellement); on peut par contre fabriquer dans des surgénérateurs les deux autres pouvant être produits en quantité non négligeable (Plutonium 239 et Uranium 233), à partir respectivement d'Uranium 238 et de Thorium, éléments relativement abondants dans la nature. D'où le facteur multiplicatif de 50 et les options adoptées par le forum GEN4.
Je fais une transition pour revenir vers le sujet principal du Topic, l'hydrogène :
Vous noterez que le 6ème projet de réacteur, le VHTR, non surgénérateur, est étudié notamment pour produire conjointement à de l'électricité, de l'hydrogène, via une électrolyse à haute température qui a un meilleur rendement que l'électrolyse conventionnelle, ou par cycles thermochimiques. Mais il reste beaucoup de verrous technologiques à faire sauter.
Plus généralement, sans m'être baucoup documenté, je croyais assez pour ma part, à un futur de l'automobile centré sur la voiture à Pile à Combustible fonctionnant à l'hydrogène, avec des processus de production sans émission de CO2 et de distribution ad hoc, nous emmenant vers "la société de l'hydrogène", toute belle et toute propre.
Cette croyance n'a pas résisté aux arguments clairs et solides de Shadoko ci-dessus et qu'on retrouve en plus détaillé dans le livre passionant : "Vers la voiture sans pétrole" que j'ai lu récemment et que je conseille à tous ceux qui s'intéressent au sujet
.
J'en suis encore plus convaincu depuis que j'ai écouté une émission radiophonique où, outre l'auteur de ce livre, il y avait un représentant de la société Bolloré qui a longuement parlé de la Bluecar, citadine électrique à batterie Li-Ion avec une autonomie de 250 kms, qui pourrait être produite dans environ 5 ans. Contrairement à ce que le présentateur de l'émission sous-entendait à certains moments, cette voiture répond à mon avis à un énorme marché en France, il suffit juste de penser à l'immense majorité du parc de secondes voitures, petites et faisant de courtes distances, qui équipent, excusez du peu, pratiquement un tiers des ménages français !
D'après l'ingénieur conseil Jancovici, si on passe à la voiture électrique, ca nécessitera quand même augmenter notre production électrique de 50 à 100%, mais c'est bien plus raisonnable que le facteur 3 à 4 qu'imposerait un passage massif à l'hydrogène ! Il faut sans doute continuer les recherches sur l'hydrogène, mais peut-être faudrait-il plus les orienter sur des applications bien précises comme la propulsion des avions (là ou l'électricité semble exclue). A ce sujet, le logo de BMW représente une hélice d'avion. Leur série 7 serait-elle en fin de compte pas prémonitoire de la voiture de demain mais des avions de 2050 ?