Prius 4 - Un premier court essai par Mister MMT
J’ai pu conduire la Prius 4 pour un petit essai d’à peine 22 km. Ce n’est donc pas un essai complet, mais je vous donne mes premières impressions, qui devront être complétées par un essai plus approfondi, comme je viens d’en faire un avec la
Prius 3 PI (PHEV). Ce dernier m’a également donné l’opportunité de comparer.
Il s’agit d’une Prius 4 « Confort », qui n’est pas loin de la Dynamique, mais sans Navigation. En Allemagne, on n’a pas de choix. Seul le modèle de base est disponible en 15’’. Je reviendrai sur ce point.
Le style extérieur :
J’adopte sans hésiter. La couleur bleue foncée du modèle de démonstration lui va bien. Le capot très bas lui donne une belle allure affinée. Les feux arrière sont originaux, et pas si dominant que l’on pouvait penser en regardant des images. Cela reste une Prius pure souche, directement identifiable, et je trouve ça très bien.
Le style intérieur, la vue vers l’avant, le confort des sièges et l’espace pour les genoux :
C’est une Prius 2 modernisée ! Le TdB restitue cette impression de sobriété et d’élégance un peu perdue avec la Prius 3, en dépit de la présence de la console entourée de noir laqué, qui place l’écran du Touch & Go à une bonne hauteur (bien que encore un peu trop bas). Je ne suis pas trop intéressé par le « toucher » des plastiques. Elles m’ont laissé une bonne impression et leur texture est agréable à voir.
J’avais pensé que l’abaissement de l’assise poserait problème. En fait, bien que l’on soit assis plus proche de la route, on retrouve facilement une bonne position, également pour poser les coudes. C’est juste un peu plus difficile de descendre de la voiture, car on doit se « hisser » un peu plus.
Le haut du TdB est placé presque aussi bas que dans la Prius 2. Ensemble avec les montants A nettement plus fines et mieux placés, on bénéficie d’une vue vers l’avant nettement améliorée, je dirais même exceptionnelle. C’est un grand progrès par rapport à la Prius 3, dont le TdB monte devant le conducteur comme une « mini-colline », et surtout, dont les montants de pare-brise très épais et mal placés, encombrent la vue vers l’avant. C’est un des points qui me font hésiter de vouloir acheter une Prius 3 PI d’occasion…
Les sièges sont excellents. Ils offrent un bon soutien latéral et lombaire. Certains trouveront l’assise un peu courte. A vérifier également lors de parcours autoroutières longs. Les réglages du siège et du volant permettent de trouver une position de conduite optimale. Comme dans la Prius 2, il reste plein d’espace pour les genoux, et pour la tête. Sur la banquette arrière également, l’espace reste suffisante, mais je ne peux pas juger quand quelqu’un de grand commencera à se sentir à l’étroit.
Conclusion : on est très bien assis et on bénéficie d’un confort d’assise et d’une ergonomie excellente. Seul point à vérifier si on a de longues jambes : la longueur de l’assise.
Les instruments et l’ergonomie :
On retrouve sans surprise toutes les commandes classiques autour du volant et en bas du TdB. Ici, il y a nettement plus de boutons, qu’il faut appréhender. Je n’ai pas pu tester tout, et j’ai utilisé la voiture telle quelle.
Le plus grand changement vient de la qualité de l’instrumentation placée au milieu et du paramétrage de ses affichages. Ils sont très lisibles et une vraie réussite esthétique. L’indicateur du système hybride (économètre) est bien fait également, et s’avère très utile. Il est reporté dans le HUD, et pour moi, rend l’utilisation de Torque moins nécessaire. Si on l’utilise, ce sera pour surveiller la tp de l’eau de refroidissement, les rpm, le SOC et quelques autres paramètres chers aux afficionados de la maîtrise de la consommation (donc très peu de monde).
Par contre, il y a une prolifération d’options d’affichage qu’il faut piloter par des petits boutons au volant. C’est du aux éléments du Safety Sense, et à la multiplication des informations relatant au style de conduite et l’économie de l’énergie. C’est pléthorique, ce qui veut dire que chacun devra prendre du temps pour s’y habituer et en tirer les bénéfices. Je pense qu’en réalité, on s’en servira surtout pour le paramétrage des systèmes d'aide à la conduite et de sécurité et que l’on se limitera à l’affichage de quelques informations préférées. J’ai trouvé intéressant l’affichage d’un écoscore, à la fin de chaque utilisation, dont on peu en enregistrer 4. Gadget ou pas, devra se vérifier…
Du coup, l’écran MFD du Touch & Go servira surtout pour les médias et l’audio, ou la navigation, surtout que le chauffage et la clim se règlent séparément (comme sur la Prius 3). Notons en passant que cet écran reflète trop la lumière et ne sera probablement pas toujours d’une lisibilité exemplaire. Celui de la Prius 2 MC,avec songraphisme très clair, reste à mes yeux une référence. Enfin, la surface en noir laqué semble être faite pour laisser des empruntes et poussières. Si ça gênait, mieux vaudra se munir d’un chiffon en microfibres…
Le nouveau HUD très lisible et réglable en hauteur et en intensité, permet d’être informé de l’essentiel sans quitter des yeux la route. J’ai bien apprécié l’indicateur des panneaux de vitesses autorisées, bien que tout ici n’est pas parfait comme ont peut lire dans plusieurs récits plus détaillés. Il reste un doute sur la question si les indicateurs du GPS seront affichés dans les HUD européens. A suivre…
Conclusion : Si on vient d’une voiture moins récente comme une Prius 2, ou aux instruments à cadrans classiques, il y aura besoin d’un temps d’adaptation. Mais on peut s’attendre à ce que très vite, on adopte l’ensemble et on ne veuille plus retourner vers des affichages classiques.
La conduite :
La Prius 4 était équipée de roues 17’’. J’ai malheureusement oublié de noter la marque des pneus. Elle avait à peine parcouru 100 km, et j’étais son premier testeur client. Il faisait 6 °C et le temps fut sec et couvert. Le parcours a été le même que pour mon petit test du Rav 4 Hybride : une route régionale vallonnée avec de jolies courbes, parcourant les vignes de l’Ortenau au sud d’Offenburg. Il y a eu quelques passages de villages limités à 30 km/h.
La Prius s’est transfigurée. La nouvelle plateforme plus rigide et sa suspension arrière à multibras en font un véhicule avec un comportement sûr, dynamique et très confortable. En plus, les inégalités de la route sont parfaitement bien filtrées. Finis les rebondissements et tremblements. Elle vire à plat, et se « place » avec précision grâce à une direction précise et pas trop assistée. Tout cela assisté par un système HSD plus réactif et très silencieux. Attention, le régime moteur monte toujours rapidement dans les tours, déconnecté de l’accélération réelle, dès que l’on sollicite davantage la pédale d’accélération. Par contre le bruit du thermique est mieux insonorisé, et son bruit ne devient pas désagréable. En pratique, la puissance disponible est largement suffisante, et même en conduite dynamique, le système restera silencieux la plupart du temps, quand on respecte les limites légales.
Seul point encore critiquable à mes yeux : les bruits de roulement, au moins chaussée en pneus 17’’ montés. Elles restent bien présents et pourraient encore être améliorées. Il se peut que c’est du à une silence accrue, ou à la marque des pneus. Et il me reste à tester la Prius 4 sur une autoroute avec une surface normale, voir rugueuse et bosselée… En ce qui me concerne, je ne l’achèterais qu’avec des roues 15’’.
Conclusion : La première impression est excellente, mais il reste des questions ouvertes. Personne ne pourra plus dire qu’une Prius a un comportement pataud et hurle dès que l’on sollicite un peu ses capacités. Je n’ai pas assez de recul pour dire si le chassis passe la comparaison avec les meilleurs élèves du marché, mais cela me parait très bon. Quant au groupe propulseur, on est loin de l’agrément exceptionnel du système puissant de la Rav 4 Hybride, mais pour une berline de la classe moyenne, c’est vraiment excellent. Il y a des chances que plus de gens s’y retrouveront et apprécieront la douceur exemplaire de ce THS4 (THS =Toyota Hybrid System). Le comportement agile et le confort de la suspension aideront. La puissance m’a paru suffisante, mais il faudra que je fasse le même trajet sur autoroute parcouru avec la Prius 3 PI, avant de pouvoir me prononcer davantage.
Les sytème d’aide à la conduite et les systèmes de sécurité :
La présence des systèmes d’aide à la conduite et de sécurité était nouvelle pour moi. Mon passage a été trop court pour me faire une opinion définitive. L’assistant de maintien de la file m’a paru efficace. Il m’a envoyé un message quand je conduisais à une main, m'incitant à reprendre en main le volant! D’autres ont dit qu’il prend même l’initiative et remet le véhicule sur le bon chemin. C’est assurément très utile. L’ACC m’a étonné. Une fois inséré dans une colonne, il fonctionne à merveille jusqu’à l’arrêt, et repart après une petite commande sur le levier au volant. J’ai hâte à mieux explorer les avantages et limites de ce système perfectionné par rapport au précédent.
Conclusion provisoire :
Avec la nouvelle plateforme TGNA et la suspension arrière multibras à amortisseurs efficaces, et le nouveau THS4, Toyota a réussi avec cette Prius 4 une excellente hybride, qui renvoit définitivement la Prius 2 dans le rang des voitures « anciennes » (mais loin d'être périmée). C’est le pas en avant que l’on attendait depuis longtemps.
Elle augure sans aucun doute une nouvelle génération de modèles qui valoriserons de façon significative la gamme Toyota/Lexus. Certains attendront avec impatience la remplaçante de la CT 200h et de l'Auris 2. Et on saura bientôt plus sur le CH-R…
Jan