1 mois et 2000km en P III, après 105 000 km en P II
Le principal progrès réside dans le rapport poids/puissance/consommation : 4.4 l/100km de moyenne sur un Limoges-la Rochelle mené en 2h45, avec 4 personnes et des bagages pour une semaine, c’est effectivement 10% de mieux par rapport à la Prius II qui était déjà très sobre. Le reste du temps, en mêlant ville (1/3) et autoroute (2/3) je suis entre 4.8 et 5.1 l/100. Quand on sait que cela se fait désormais avec un véhicule légèrement plus cossu, plus puissant d’une trentaine de chevaux et doté d’efficaces pneus Michelin de 17 pouces, on comprend le progrès effectué. Les diésélistes ne dorment plus.
Le mode ECO est excellent pour l’usager que je suis : peu de puissance car on n’en a rarement besoin, une frugalité qui ferait rougir une Smart ou un scooter, du silence. Le mode POWER n’a rien d’un gadget : il permet de se faire plaisir et d’assurer sa sécurité lors des insertions sur autoroute ou pour doubler un 38 tonnes sur une départementale. Chargé ras la gueule dans une côte, pour passer de 50 à 130 km/h, c’est exactement ce qu’il faut.
Autres points positifs :
Le confort sonore s’améliore : le bruit de moulin à café a disparu lorsqu’on accélère sur une bretelle d’autoroute et les redémarrages/arrêts du 1.8 ne s’entendent presque plus. Il reste néanmoins des sifflements aérodynamiques au niveau (je pense) du béquet.
Les sièges sont meilleurs, avec un soutien lombaire réglable et un tissu sombre du meilleur goût. La console centrale n’est pas gênante et s’avère même pratique (le Blackberry et autre Iphone se positionnent idéalement dans la petite trappe). Les vides poches sont bien pensés, mais trop petits (surtout dans les portières où la niche est de taille ridicule). Le volant cuir et ses commandes à rappel au tableau de bord sont sans reproche. Quant au HUD et à l’ouverture par carte, ces faux gadgets deviennent vite des auxiliaires indispensables et irremplaçables.
La tenue de route, les phares, les essuie-glaces automatiques, le beau volume du coffre (idéal quand on a 2 enfants)… tout ceci s’améliore, au même titre que le confort des commandes : gâchettes, boutons et manettes sont doux et silencieux, ce qui est rare chez les japonaises. Le sélecteur de vitesse est bien placé, le régulateur est le même que sur la précédente Prius. Un autre progrès notable a été remarqué au niveau des places des enfants : les ceintures ont enfin un enrouleur qui ne se bloque pas pour un oui ou pour un nom. Placer un siège bébé devient aisé… ce qui n’était pas toujours le cas sur la Prius II.
L’ordinateur de bord est très pratique, très clair, complet, mais je regrette mon bel écran paramétrable, tactile et couleur de Prius II. Ces nouveaux petits écrans monochromes font penser à une C4 et leur couleur verte imposée évoque pour moi l’Amstrad CPC 464 de ma jeunesse. Dommage pour une auto au système Bluetooth si pratique et qui prétend incarner l’avenir et la technologie, sans prise USB en façade…. Des MP4 premiers prix ont de plus beaux afficheurs (OLED et tactiles) !
Points négatifs :
La sono est correcte, sans plus : la faute à des plastiques intérieurs pitoyables qui renvoient une acoustique des années 80. De même, quand on claque une portière arrière avec le cache-bagage enroulé, le son est digne d’une 205. Les ingénieurs kaizen devraient faire des stages chez les constructeurs français, suédois et allemands. Vous avez déjà entendu se fermer une porte de Golf ou de S40? L’argument du poids est fallacieux, car je préférerai nettement des jantes 15 pouces et du plastique moussé plutôt que des 17 pouces et du tupperware.
Les plastiques intérieurs, parlons-en…
Tout est rédhibitoire dans ces plastiques, sauf peut-être leur touché, assez soft, mais pas moussé. Pour justifier leur aspect discount, l’argument écolo ne tient pas, les plastiques « verts » de la Prius III étant invisibles (garniture, etc.). D’abord, ils sont mal fixés : l’habillage de portière arrière n’est pas jointé, les éléments du tableau de bord ont du jeu, le porte-lunettes et la boite à gant se clippent mal (3 ans de garantie, va y avoir du retour en atelier). J’ai déjà rayé le hayon, le dessous de la console et le bac de portière gauche, simplement avec un CD ! Ensuite, ces plastiques semblent avoir été volontairement choisis pour faire affront au bon goût : plusieurs densités, plusieurs teintes, plusieurs textures. Parfois (autoradio/clim) le même matériau nervuré est utilisé avec deux teintes et deux alignements de nervures différentes. Le dessus de la planche de bord fait très « utilitaire Fiat », le dessous ressemble à du vieux constructeur asiatique (Corolla ? Almera ? Concerto ?) et les ventilos ou les contours de poignées au teint huileux et au touché granité me rappelle ma Clio II. Bref, un kangoo au prix d’une Audi.
L’accoudoir central rendra vite l’âme, et les accoudoirs latéraux avant sont trop bas pour un européen ou un américain. A l’arrière, constat inverse, et positif : le creusement des portières permet de charger poussette, landau et autres bardas sans problème. Le hayon biscornu ne s’ouvre pas en entier dans mon garage et le cache-bagage sub-saharien semble avoir été fait avec des vis de récupération et de la bâche de camion. En plus, il tient mal en place.
Des détails manquent à ce niveau de prix : les poignées intérieures sont en plastoc imitation métal, le rétro intérieur n’est pas électrochrome, les oreilles de mickey extérieures ne se rabattent pas automatiquement, il n’y a pas de radar de recul ni de film teinté sur les vitres. A l’inverse, on est au royaume du truc inutile : cette LED stupide au dessus du levier de vitesse et qui sert bêtement à l’éclairer la nuit, alors qu’on n’en a pas besoin. Quelle idiotie !
Enfin, à presque 30 000 euros, pas la moindre touche de chrome (je sais, ça fait bling-bling) et des baguettes de protection noire et même pas bien posée (les 2 côtés ne sont pas à la même hauteur, de dos, ça fait pitié).