Pour le vent, tant qu'il est régulier, il est en partie éliminé par le fait que l'on fait pour chaque test (A, B ou A) plusieurs tests dans chaque sens. En règle générale on fait 3 aller-retours propres par tests, soit 9 aller-retours.
Le passage d'une voiture ou d'un camion peut par contre perturber un test qui devra être annulé. D'ailleurs lors d'un test on voit très bien que la vmin est arrivée 20-50 mètres plus tôt/tard.
Lors de mon test des jupes arrières j'ai systématiquement noté pour chaque trajet s'il y avait eu ou pas du trafic. Lors de l'analyse des données j'ai pu voir que celles-ci me racontaient ce que j'avais noté. En supprimant les tests biaisés, je me suis retrouvé avec des données très cohérentes, avec les variances intra groupes bien plus petites que les variances inter groupes. Sans faire appel aux stats, la plus petite distance entre un point de A et un point de B est plus grande que les plus grandes des distances entre 2 points de A et entre 2 points de B.
La méthode que j'évoque est utilisée par pas mal de monde, en dehors des constructeurs qui ont suffisamment de tunes pour avoir une soufflerie. Elle est suffisamment fiable, quand elle est faite sérieusement, pour voir la différence entre une fenêtre ouverte ou fermée. Certains filment leur indicateur de vitesse, d'autres utilisent un GPS (en interpolant entre les points) pour savoir à quel moment ont été passées les vitesses recherchées.
La variation de conso sur un an est irréaliste car les variables sont bien trop importantes. Par exemple près de chez moi il y a 2 ans une route a été ouverte. Du coup le matin je dois partir 15 minutes plus tôt pour ne pas me prendre de bouchon et le soir les bouchons ont été divisés par 10... Là c'est un changement de fond qui se voit, mais il y en a tant qui ne se voient pas... De plus en un an les pneus changeront de qualité, ainsi que l'huile (moteur et transmission), ainsi que les amortisseurs... et surtout le conducteur dont la conduite va dépendre d'une mauvaise nuit ou d'une mauvaise blague qu'il se sera reçu, ou de ses vies professionnelles et personnelles, ou de la musique qu'il va écouter... Enfin il peut aussi y avoir la route, ou des murs anti-bruit, ou le vent, ou la qualité de l'essence, ou la qualité des pièces de remplacement... Quand je fais changer un filtre à air je dois réapprendre l'accélérateur car la voiture va accélérer plus fort...
Dès que j'ai ma prius, ma méthodologie sera basée sur le régulateur de vitesse et le scangauge. Il suffit de faire des aller-retour à vitesse constante gérée par le régulateur de vitesse (l'humain est bien trop imprécis) sur une route plate sans vent et sans trafic en A-B-A et de mesurer les moyennes de conso en A, puis B, puis A.
Effectivement sur route on aura jamais la valeur exacte du SCx (l'ont-ils réellement dans une soufflerie ?) mais au moins on peut avoir la certitude qu'une modif marche, a un effet contraire, ou n'a qu'un effet placebo
Il y a aussi des modifications qui ne se mesurent pas aérodynamiquement, comme un blocage de grille (*) qui permet au moteur de chauffer plus vite, puis de se refroidir plus lentement.
Les conséquences du poids ne se mesure pas non plus par un coast-down testing puisque plus la voiture est légère et moins elle emmagasine d'énergie et donc plus vite elle ralentira, mais il lui faudra moins d'énergie pour réaccélérer, on utilise alors la différence de conso à vitesse stabilisée par un régulateur.
Chacune des deux méthodes a un avantage : le coast down testing ne dépend que de l'aéro, des pneus et d'une partie de la transmission, alors que la mesure de conso dépend en plus de toute la transmission, de la boite de vitesse et du moteur.
Un autre test est le tuft-testing, en collant des morceaux de laine, indiquant la qualité de l'écoulement de l'air suivant les mouvements horizontaux et/ou verticaux. Si une modification calme le flux alors il y a de fortes chances que le SCx s'abaisse.
Même si un test est concluant, il ne sera peut être pas à garder. J'ai testé d'étendre le fond plat du moteur vers le côté jusqu'à l'avant des roues avant. J'ai senti des glides plus longs, mais aussi la voiture un peu moins stable...
(*) en fait le blocage de la grille haute sur ma Mégane fait générer un bruit de vent dans les balais d'essuie glaces au dessus de 70km/h, le bruit disparaissant par intermittences quand les essuie glaces sont utilisés. Ceci m'indique que plus d'air passe par dessus et donc moins dans le bloc moteur. Cet air là s'écoulera plus calmement sur le dessus de la voiture alors qu'il aurait sinon été fortement perturbé par le dessous de la voiture.
M'enfin, qu'en est-il de vos consos en ce moment ?
En vacances, prenez-vous le temps de faire des efforts, ou êtes-vous poussés à gagner la moindre minutes pour arriver le plus vite possible ?
Dodo
Denis.