Le nucléaire divise, et pourtant... la division n'est pas là où elle devrait être.
Bien sûr le nucléaire est très délicat à contrôler côté risques. Les probabilités d'un accident majeur sont faibles, mais si accident il y a, c'est assez catastrophique. Mais il y a plein de situations comparables, comme les avions, les barages, etc dont on s'accomode très bien.
D'un autre côté, c'est une électricité décarbonée, donc un outil crucial de transition qui permet de voir venir.
Et pourtant elle fonctionne avec du "carburant" fossile, qu'il faut extraire, assez salement, dans des pays pas toujours très démocratiques, bref... ce n'est pas une source d'énergie durable ni propre. C'est aussi la seule source d'électricité qui coûte toujours plus cher à produire. Les générateurs de dernière génération, avec tous leurs nouveaux systèmes de sécurité, sont bien plus coûteux que les premiers (qui pétaient à la figure), et chaque fois qu'une centrale est construite, le budget explose. Toutes les autres usines à électrons, notamment les renouvelables, bénéficient d'avancées techniques et d'économies d'échelle qui réduisent leurs coûts. Pas le nucléaire, c'est tout l'inverse pour l'atome. Pour le pétrole (et le gaz), c'est différent, il faut maintenant recourir aux méthodes "non conventionnelles" d'extraction, qui font remonter le prix.
Quand Jancovici s'énerve de voir de l'investissement dans les renouvelables en France alors qu'on a du nucléaire qui nous affranchit de le faire, je trouve qu'il ne voit pas à long terme. Inévitablement il faut chercher à réduire le nucléaire... mais pas pour le simple plaisir de réduire le nucléaire sous la pression des anti-Fessenheim (bien qu'ils n'aient pas complètement tord), mais pour se rendre indépendant de l'uranium étranger et pour le remplacer par quelque chose de plus pérenne et... moins cher.
Côté solaire, vous saviez que des centrales marchent la nuit ? Elles concentrent le soleil sur un four qui fait fondre des sels le jour. Cette chaleur accumulée est utilisée la nuit (ou le jour aussi) pour bêtement chauffer de l'eau (comme dans toutes les autres centrales thermiques, y compris le nucléaire) et générer de l'électricité, à la demande, en s'affranchissant de l'aspect intermittent.
Maintenant, intermittent ou pas, toute l'électricité verte est consommée en permanence, on n'en est pas encore à devoir la stocker... la consommation est tellement forte. Comme dit Jancovici, les surplus d'éolien et solaire, ça n'existe pas