La France et les "SuperCap"
A l'occasion des mes missions pour l'automobile, j'ai travaillé indirectement pour une entreprise d'état (militaire) qui mettait au point une technologie de batterie supercap (supercondensateur + sa gestion électronique) pour l'utiliser avec des batteries au plomb sur des véhicules légers de "livraison".
La start-up pour laquelle je travaillais devais faire un boitier télématique de supervision, remontée d'info, enregistrement, ... pour la mise au point de ces supercap. Voyant les difficultés de la start-up pour laquelle j'intervenais (à cause de Mia), ils ont arrêté les paiements, fait capoter le projet (100 K€ vaporisés sur le dos du contribuable) et ont précipité la start-up dans le gouffre quasi-instantanément (liquidée en 3 mois). Vive la France !
Donc, pour en revenir aux "supercap", leur intérêt n'est pas de stocker beaucoup d'énergie mais plutôt de stocker l'énergie des "pics". Pour un véhicule, c'est de profiter de l'énergie :
- Des freinages brusques
- De pouvoir fournir beaucoup de courant pour des accélérations franches.
Je vous livre une approche système, traduite pour le moteur HSD (pas plug-in ... parce que c'est déjà assez compliqué comme ca
).
Nos HSD qui n'ont pas de supercondensateurs, sont incapables de gérer des courants d'intensité supérieure à 150-200 A, et donc une énergie (sous 400 v) limitée elle aussi. Pourtant, nos véhicules gèrent ces énergies, mais pas sous forme d'intensité de courant :
- Lors du freinage, l'énergie en trop va dans les disques et plaquettes (chaleur perdue),
- Lors d'une accélération, l'énergie manquante provient du moteur thermique.
L'idée est d'absober/fournir les pics d'énergie, grace aux supercondensateurs, pour ne pas perdre cette énergie (freinage) ou ne pas allumer le moteur thermique (accélération) : On va "tamponner" l'énergie en ajoutant au système HSD + batterie NiMH deux supercondensateurs pour prévoir
- d'une part les freinages forts successifs (sans forte accélération entre)
- d'autre par les fortes accélérations successives (sans freinage fort entre).
Les deux chaines d'énergie distinctes sont :
- Freinage fort => Moteur en forte génératrice de courant => super condensateur de freinage => batterie NiMH
- Batterie NiMH => super condensateur d'accélération => Moteur en forte consommation de courant => forte accélération
Remarquez que le super condensateur de freinage doit évacuer son énergie au plus vite, sans dépasser 150-200 A, dans la batterie NiMH (pour être prêt à absorver un nouveau freinage fort) tandis que le super condensateur d'accélération doit se recharger en énergie au plus vite, sans dépasser 150-200 A, à partir de la batterie NiMH (pour être prêt à fournir une nouvelle forte accélération). Evidemment, on peut envisager de faire transiter l'énergie entre les 2 super condensateurs.
Quelquesoit le dimensionnement des supercondensateurs (à moins d'utiliser une remorque), il y a un moment ou ils ne suffiront plus (typiquement : en montagne).
Leur densité volumétrique et massique de stockage n'étant pas bon (comparé aux batteries "traditionnelles"), ce sont des compléments aux batteries permettant d'allonger leur durée de vie (limitation en courant) et d'améliorer le système en utilisant les fortes intensités.
Enfin, n'espérez pas un kit "supercondensateurs" : Les moteurs, systèmes électroniques de puissance et câblages des HSD ne sont pas fait pour véhiculer plus de 200A.