antilobby : bien d'accord avec toi sur la prise en compte de toutes les contributions polluantes masquées, à l'achat d'une nouvelle voiture, mais la voiture qui ne pollue pas n'existe pour l'instant pas, et il y a fort à parier que la voiture la moins polluante soit toujours une hybride dans les 20 à 30 prochaines années.
Les coûts de conception (avec leurs milliers de lignes de code et leur nécessité de mise au point et de validation) sont les mêmes pour un véhicule électrique ou un véhicule à hydrogène.
A l'usage, un véhicule zéro émission ne l'est qu'en France et en Islande, et encore, ça dépend des heures et de ce qu'on prend en compte dans le calcul des émissions. Le véhicule zéro émission sous-entend que le kWh que tu as dans ta batterie pour une électrique, ou le kg d'hydrogène que tu as dans ton réservoir pour un véhicule à hydrogène, ne nécessite aucune combustion ou transformation d'énergie fossile pour être produit. Ce qui n'est pas le cas en France et l'est encore moins dans n'importe quel autre pays du monde.
Une centrale thermique n'a qu'un rendement de 40 à 45% (hors co-génération), et les modestes contributions de l'hydraulique, du solaire et de l'éolien dans tous les pays, même au Canada, en Allemagne ou en Espagne, ne permettent pas à un véhicule électrique ou à hydrogène de balancer moins de CO2 en roulant qu'un véhicule thermique à consommation raisonable. Le meilleur moyen de diminuer la consommation est de récupérer l'énergie du freinage pour la ré-utiliser à l'accélération. Une bonne hybride fera mieux que tout véhicule électrique ou à hydrogène dans les décennies à venir. La tendance s'inversera quand on sera capable de fabriquer de l'électricité propre et de la stocker : hydraulique/solaire/éolien --> électricité --> hydrogène --> stockage --> utilisation selon besoin (brûlé ou ré-utilisé dans une pile à combustible). On y sera dans 30 ans. Ne parlons pas des batteries pour stocker de l'électricité à grande échelle.
Concernant le CO2 émis durant la fabrication et le transport d'un véhicule, le Japon utilise 30% d'énergie nucléaire, ce qui permet de réduire un peu l'empreinte carbone d'un véhicule produit là-bas (par rapport à un véhicule produit en Europe de l'Est). Le transport Japon --> France nécessite entre 4g et 15g de CO2 par tonne et par kilomètre, selon le type de cargo qui transporte la voiture, ce qui nous fait entre 120 kg et 450 kg de CO2 pour ma Prius. Côté consommation, elle est de 3.9l/100 en été et 4.5l/100 en hiver. Au bout de 200 000 km et à raison de 2.4 kg de CO2 rejeté lors de la combustion d'un litre d'essence (contre 2.6 kg/litre de mazout), ma voiture aura balancé 22 tonnes de CO2 dans l'atmosphère. Je n'ai pas de réponse à t'apporter sur la voiture idéale, mais je pense qu'il faut comparer ce qui est comparable : la consommation de carburant est le premier poste de rejet de CO2, par rapport à tous les rejets du cycle conception/fabrication/transport/recyclage. On peut faire ensemble le calcul des émissions de CO2 d'une voiture électrique, en France et hors France, et on peut faire le même calcul avec un véhicule à hydrogène. Grande désillusion. L'hybride est le moindre des maux.