@falcon: pour revenir aux discussions sur les possibilités ou non de trouver des "sources" d'énergie alternatives, j'ai l'impression que tes positions sont moins guidées par des considérations techniques ou scientifiques que par le souhait que ça ne puisse pas être possible.
Le souhait que cela ne soit pas possible ? Cher Paris11, rappelle-moi lequel de nous deux a monté du lithium dans sa Prius ?
Je suis partisan des solutions qui peuvent être mise en place
très rapidement. Le problème avec le pétrole est un problème à court terme maintenant : 5 à 10 ans tout au plus.
Inutile de se bercer d'illusions sur d'hypothétiques solutions qui n'émergeront que trop tard. Je ne dis pas qu'il faut les abandonner, je dis qu'il ne faut pas remettre au lendemain les mesures de
sobriété (apparemment, le terme
décroissance déplaît) sous prétexte "qu'on aura mieux dans quelques années".
Il me semble d'ailleurs que de façon générale, tu sois un partisan du chaos. Pour ma part, je considère que cette vision des choses, dont la simplicité est tentante, est très dangereuse. Les ruptures violentes ont toujours par le passé généré beaucoup de souffrances. Et enfin, ne pas oublier que les extrêmes s'attirent et s'auto-alimentent.
Moi, un partisan du chaos ? Mouais. Ça dépend comment on se place alors.
Faire défaut sur la dette, l'Islande l'a fait en 2008. As-tu entendu que l'Islande a sombré dans le chaos ? Non. Au contraire, la démocratie a repris le dessus sur la finance.
Est-ce que cela se passera de la même façon à l'échelle mondiale ? Personne ne le sait. Les financiers feront tout pour l'empêcher.
Les Grecs qui deviennent trop pauvres pour continuer à élever leurs enfants les abandonnent. Est-ce comme cela que tu vois le futur ? Les Islandais n'ont pas eu à abandonner leurs enfants, eux !
Ce présent ne génère-t-il pas beaucoup de souffrances ?
La montée du FN n'est-il pas l'un des extrêmes que tu cites ? Pourtant, un peuple qui se méfie de ses voisins et développe de la xénophobie est un peuple décadent, voué à disparaître.
Voilà ce qu'entraîne la situation actuelle.
Cette décroissance énergétique ne pourrait pas être pratiquée de façon uniforme à l'échelle planétaire. Elle est nécessaire chez nous, et inopportune sur les 3/4 de la planète. Comment convaincre quelqu'un qui n'a pas accès l'eau potable ou à l'électricité que pour son bien il devrait réduite son empreinte énergétique ?
Il me paraît évident que ce que les pays du nord appellent la
décroissance ou la
sobriété de leur point de vue, sera aussi un
rééquilibrage du point de vue des pays du sud.
Il faut simplement que les pays du sud aient les mêmes accès que les pays du nord, sans qu'aucun ne sur-consomme.
Par contre, je ne sais pas comment une décroissance obligatoire sur le plan économique n'entraînerait pas une décroissance proportionnelle de nos prestations sociales.
Nous avons dépensé au delà de nos moyens, puisque les gouvernements successifs ont tous eu recours à l'emprunt, en France et dans la plupart des pays industrialisés.
On peut penser que l'argent n'a pas été pris là où il aurait dû l'être, ou penser que nous (en tant que population) avons singulièrement manqué de courage en reportant ces charges sur nos enfants, mais cela n'efface en rien le constat. Le différentes tendances politiques au pouvoir dans les pays industrialisés n'ont d'ailleurs pas trouvé de solution à cette équation, à part faire reposer le problème sur les suivants grâce à l'emprunt.
Je ne comprends pas bien ce que tu entends par "décroissance proportionnelle de nos prestations sociales" ?
Penses-tu qu'il faut des centaines de milliards d'une quelconque monnaie pour avoir un
travail (ou plutôt une
occupation, dans l'optique d'un nouveau modèle), être en bonne santé ?
Rien que pour la santé, notre système de "médecine moderne" occidental a fait long feu : ce système est maintenu pour faire les choux gras des industries pharmaco-chimiques.
Il est parfaitement possible de se soigner de manière beaucoup plus naturelle. Dans beaucoup de cas la chirurgie peut être évitée, elle ne devrait d'ailleurs ne plus servir qu'en cas d'accident. Pas pour une maladie (vue qu'elle aurait été soignée correctement dès le départ). La plupart des maladies (des rhumes aux cancers) sont des maladies dites de civilisation. Ça tombe bien, en laissant tomber la société de consommation, ces maladies vont disparaître !
Ceci n'est qu'un exemple, je pourrais t'en citer plein.
Je pense que tu n'as pas suffisamment étudié les implications d'une crise énergétique, sociale, financière (plus qu'économique), etc...
Tout cela, c'est la même crise, tout est imbriqué.
Certains penseront que je suis le partisan du chaos, d'autres que je veux simplement évoluer vers une civilisation
plus humaine. Peu importe, du moment que l'on fait avancer le débat.
Je terminerais en vous rappelant que le poids important des
baby-boomers dans la démographie leur a permis de façonner un monde (occidental) selon l'image qu'ils en avaient.
Et cela pendant une durée qu'aucune autre génération n'avait eu avant eux.
Nous sommes arrivé à la période où les générations qui suivent les
baby-boomers vont pouvoir faire entendre leurs voix. La société va changer. Dans quel sens ? Personne n'en a aucune idée. Espérons que les bons choix seront faits.