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Mais si la Prius est une première technologique, ses performances n'ont rien d'extraordinaires, poursuit Jean Delsey. E
lle ne peut pas rouler plus de deux ou trois kilomètres en électrique seul et, sur autoroute, elle consomme presque autant qu'un véhicule thermique comparable en termes de confort et de performances."
On devait pouvoir faire mieux ! La concurrence a donc embrayé, en France notamment. En 2004,
PSA (Peugeot Citroën) commercialise la Citroën C3 1.4i 16V, premier modèle équipé du système "Stop & Start", permettant une mise en veille du moteur dans toutes les situations où la voiture est immobile (à un feu par exemple), et un redémarrage grâce à une assistance électrique. "
C'est ce qu'on appelle de l'hybridation douce, explique Jean Delsey,
qui permet de gagner de 5% à 9 % de carburant en usage urbain."
Rien d'exceptionnel toutefois, comparé à la présentation le 31 janvier 2006 par le même constructeur de deux prototypes diesel hybrides, une 307 et une C4, qui consomment à peine 3,4 litres de gazole aux 100 km - soit 1,3 litres de moins que leur équivalent diesel actuel - et dégagent 90 g de dioxyde de carbone (CO2) au kilomètre - soit 28% de moins. Le véhicule embarque toujours deux moteurs, l'un conventionnel, l'autre électrique, mais au lieu d'être en série, les deux moteurs sont en configuration parallèle. Le premier moteur sert principalement à déplacer le véhicule ; le second utilise l'énergie des batteries, qui se rechargent pendant les phases de décélération et de freinage. Ainsi, dès que le conducteur relâche l’accélérateur, les roues motrices renvoient progressivement l’
énergie cinétique du véhicule (c'est-à-dire l'énergie due à son mouvement) au moteur électrique, qui devient alors une génératrice et recharge les batteries. Le mode électrique est principalement mis en œuvre dans les situations où le moteur thermique est peu efficace, à faible vitesse. Selon le constructeur, la consommation de ces deux prototypes se situe aux alentours de 3,4 litres aux 100 km, en mêlant route et trajets urbains.
Le véhicule souhaité par Dominique de Villepin existe donc…
mais il est invendable, car trop cher. "
Il faudra quatre à cinq ans et un investissement de 500 millions d'euros pour que cette voiture puisse être mise sur le marché à un prix compétitif", estime Jean Delsey. Renault travaille également sur des projets de véhicules hybrides. Mais comme PSA, il se heurte au problème du prix : en l'état actuel des techniques, une voiture hybride coûte entre 5 000 et 6 000 euros de plus que son équivalent essence ou diesel.
Sans compter les éventuels coûts de maintenance supplémentaires lors des réparations, inévitables lorsqu'une nouvelle technologie arrive sur le marché. Ce qui fait dire à Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan, dans Le Nouvel Observateur du 4 août 2005, que "les hybrides sont une belle histoire, mais pas en termes de business".
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