Bien moins cher encore, la diffusion du superéthanol E85 demeure encore confidentiel. Pourtant, il participe à la mixité énergétique au même titre que l'électrique, l'hybride, le GPL et le GNV comme le rappelle un rapport parlementaire présenté le 16 janvier. Le député écologiste Denis Baupin, co-auteur avec la sénatrice UMP Fabienne Keller, souhaite les favoriser, notamment par des incitations fiscales. Cela dit, l'E85 semble suivre un schéma de progression similaire au SP95-E10 mais rencontre un paradoxe déjà soulevé.
Là aussi, les volumes de consommation progressent mais dans une proportion moindre qu'en 2012 : +8% au lieu de +41%. Surtout, le réseau de stations service proposant cet agrocarburant composé entre 65% et 85% de bioéthanol connaît enfin une accélération de son développement : 363 pompes contre un peu plus de 300 à la même période l'année dernière. 60 nouvelles ont été créées dont 40 rien que par Total. Cette année, le pétrolier tricolore devrait en ouvrir 15 autres et améliorer encore le maillage. Voilà qui va permettre aux 30 000 véhicules flexfuel en circulation et aux 70 000 équipés d'un kit de rouler grâce à la betterave. Mais ces 100 000 véhicules pèsent au final peu face aux 31,5 millions de véhicules particuliers en circulation sur nos routes.
Car lorsqu'un pétrolier investit ce marché, ce n'est ni par philanthropie ni pour les beaux yeux des betteraviers… Faut-il y voir un intérêt face au recul de la part des véhicules diesel qui avec 67% a atteint son plus bas niveau depuis 10 ans tandis qu'à l'inverse, la part des véhicules essence est remontée à 29,7% l'année dernière ? Le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA) estime même qu’elle devrait tomber à 30% en 2020, c'est à dire retrouver son niveau de 1989.