Exemple qui fait peur à posteriori. Fukushima 2011. Tremblement de terre. Arrêt des réacteurs d'urgence. On nous dit que l'arrêt a bien a fonctionné.
Puis raz de marée suivi de l'arrêt des pompes destinées au refroidissement (*). 5 à 6 heures plus tard fusion des coeurs. Autrement dit perte de contrôle.
Tout à fait. Arrêt automatique initié par le séisme, d'après ce qui se dit tout a bien fonctionné jusqu'au tsunami. Qui a non seulement provoqué une perte totale de ce qu'on nomme "source froide", mais aussi une perte totale des "sources électriques".
Après c'est du mac gyver.
Ben après, en effet, c'est une situation extrêmement difficile. Hors dimensionnement.
Mon sentiment personnel est qu'on risque d'apprendre un jour que TEPCO a volontairement retardé l'injection d'eau de mer dans les réacteurs, sur l'espoir qu'ils soient récupérables. Ça pourrait lancer bien des débats sur le nucléaire privatisé, si une telle chose s'avérait vraie.
Et pourtant les ingénieurs et techniciens japonnais c'est pas des charlots. Mais la quantité de calories à évacuer après arrêt reste extrêmement élevée. Et leurs centrales étaient (elles sont foutues) plus petites que celles d'ici. Seule une avait du Mox. Les Vents portaient presque à 100% au large. En france les vents dominants sont de nord-ouest et les centrales sont toutes mal placées par rapport aux populations.
Si j'extrapole sur ce qui se passe de par chez nous, ça fait à la louche 1% de puissance thermique à évacuer dans l'immédiat, ce pourcentage baissant tout de même assez vite. Sachant que deux réacteurs sur les trois faisaient 2400 MWth, je laisse faire le calcul (la tranche 1 étant un réacteur en effet modeste, 1380 MWth).
Le GROS problème qui s'est posé, c'est le dénoyage des éléments. Le zirconium des gaines surchauffées a réagi fortement, et hélas cette réaction est fortement exothermique, en plus de produire de l'hydrogène. L'emballement thermique est là.
Les piscines de "stockage" ont aussi un besoin vital de refroidissement.
Or elles contiennent du combustible dit usagé, c'est à dire en fait considérablement plus radioactif que le combustible uranium neuf. Et bien il n'y a pas de confinement au-dessus de l'eau. Un hangar en tôle.
Faut pas le dire : en France aussi. C'est très con, c'est un fait.
Les centrales nucléaires c'est hyper fiable. De mémoire dans le niveau de sécurité des équipements qui existent sur terre en mieux il ne doit y avoir que les ascenseurs. Jusqu'au jour où ça échappe au contrôle. Fatalement car l'homme ne sait tout prévoir. Jamais.
C'est pas qu'on ne prévoit jamais tout.
C'est que le calcul statistique reste un calcul statistique.
En gros, pour simplifier, la question principale reste "quelle est la probabilité pour qu'on fonde un coeur". Si c'est inférieur à telle valeur, ça passe. Si d'aventure il est découvert que sur tel évènement la probabilité de fondre un coeur augmente, ben des mesures correctrices sont prises pour retomber sous le seuil. J'ai vu passer les modifications post-TMI, post-Tchernobyl, et je verrai une partie des modifs post-Fukushima.
C'est comme l'installation d'un équipement de sécurité routière, hélas.
Une bête histoire de seuils.
Et là cela devient hyper dangereux. Les populations ne sont alors pas informées correctement. Au japon le niveau de radioactivité avait été communiqué à la moitié de sa valeur par les autorités.
Pour rappel 87 micro grammes de plutonium suffisent à tuer un être humain. Autrement dit une infime trace. Au japon il a été indiqué que du plutonium a été retrouvé dans l'environnement.
Du plutonium les centrales en fabriquent et, maintenant, en utilisent dès leur chargement. La demi-durée de vie de ce truc est phénoménale.
D'autres parlent de période de vie. je préfère demi-durée car comme en pratique cette durée veut dire une baisse de moitié de la radioactivité, celle-ci ne s'arrête jamais.
Parlons de demi-vie, comme ça nous serons d'accord..
24.000 ans pour le Pu239, dans les 88 ans pour le Pu238.
A un moment quelqu'un pond un seuil qui dit c'est fini y'a plus de danger. Cela veut juste dire que le nombre de cancers est devenu acceptable statistiquement.
On a droit au même traitement, au niveau professionnel...
On prend une certaine dose de rayonnements ionisants, jusqu'à une limite au delà de laquelle le risque sanitaire est inacceptable. Bien que difficile à estimer.
Ceci dit, c'est pareil pour les phtalates, les pesticides, les particules fines des diesels, etc... Encore une fois, une bête (et quelque peu sinistre) affaire de seuils.
Pendant ces milliers et milliards d'années il faut changer les fûts qui les contiennent. Je suis convaincu qu'on ne sait faire des récipients qui restent étanches aussi longtemps tout en subissant les rayonnements.
Le fait que le volume de ce produit soit très faible (densité dans les 20) ne résoud pas le problème. Il ne faut surtout pas en stocker beaucoup dans un fût. Tout le monde sait qu'il y a une masse critique en-dessous de laquelle il faut rester. Ce truc ne doit jamais tomber entre des mains malvaillantes.
C'est un peu tout le problème du retraitement.
Certains pays ne le font pas, et stockent les éléments tels quels (ce qui prouve déjà qu'il ne faut pas les refroidir
ad vitam aeternam). Une usine comme la Hague est presque une spécificité française.
Après, faut réussir à choisir entre une option de stockage sans retour arrière, ou pas.
A noter, comme je le disais, qu'un réacteur nucléaire naturel a été découvert (Oklo, Gabon), de mémoire il a fonctionné pendant quelques centaines d'années, et il n'y a pas vraiment eu de problèmes de stockage des déchets. Oui, bon, c'est un exemple un peu limite, j'admets
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Le solaire est une des très rares énergies inépuisables et disponible 365 jours par an. On peut y ajouter les marées et certaines hydrauliques au fil de l'eau bien qu'elles réclament un poil de maintenance donc d'arrêt, machines tournantes oblige.
Texte écrit grâce à de l'énergie solaire mais véhiculé à l'aide d'électricité d'origine douteuse. Pas le choix.
Quoi, je te fabrique de l'énergie douteuse pour le transport de tes textes ?
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Avec de véritables électrons élevés sous l'atome ? Pffffffffff...
Si on veut abandonner le nucléaire à terme, faudrait tout de même changer radicalement les comportements, et ce à un niveau global qui touchera toutes les habitudes individuelles. Faudra aussi changer le modèle économique d'EDF (enfin, maintenant eDF S.A. hélas) et effectivement passer à une fabrication d'énergie à l'échelon individuel (pure hérésie dans un système comme le notre). Faudra sans doute aussi faire une croix sur la voiture électrique, voire plug-in (purée, quel retour dans le sujet automobile priussien).
(Note : le forum n'a pas voulu que je poste mon message, dois-je y voir un signe ?)
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