Un bien triste record...
Le 16 septembre 2012 sera une date à marquer d'une croix noire
: elle restera comme
l'incroyable record, malheureusement provisoire, de fonte de la banquise arctique, 5 ans seulement après celui de 2007, que l'on pensait inatteignable pendant un bout de temps, tant les conditions météorologiques sur le grand nord avaient été exceptionnelles cette année là.
Et les records de 2007 ne sont pas seulement battus, ils sont pulvérisés
!
Tant au niveau de l'
Extent (surface couverte d'au moins 15% de glace), objet du record du 16 septembre, que de l'
Area (surface du pack de glace, avec au moins 80% de glace ; donc Area < Extent
😎) les valeurs atteintes sont édifiantes :
Extent : 3,4 Millions de km2 contre 4,2 Millions de km2 en 2007 (les spécialistes considèrent que l'océan serait libre de glace si cette valeur passe en dessous du Million de km2),
Area : 2,2 Millions de Km2 contre 2,9 Millions de km2 en 2007.
Mais les mesures de surface ne rendent pas compte de la totalité du péhnomène, car l'épaisseur de la glace diminue elle aussi constamment, se faisant bouffer par dessus et par dessous, si bien que la bonne mesure in fine, c'est le
volume de glace restant : on en perdait 300 km3/an en moyenne, sans tenir compte de la terrible accélération de ces dernières années, depuis 2010.
Alors que le dernier rapport du GIEC prévoyait une fonte totale vers 2080, voici une extrapolation en
prolongation tendancielle faite à partir des données de PIOMAS par un membre du forum Infoclimat.
Et oui, la banquise
pourrait avoir disparue en totalité en 2016 (pour ramener aux échelles de préoccupation de la population française, c'est à dire pendant l'actuel quinquennat
) ! Ca reste assez peu probable, mais ça montre à l'évidence que les modèles climatiques ont totalement sous-estimé le phénomène
😢.
A ceux qui objecteront que cette fonte ne va impacter que les ours blanc, je leur repondrai de lire attentivement l'article du monde ci-dessus qui traite des conséquences climatiques potentielles à nos latitudes d'un arctique libre de glace en été. Ca reste à ce stade spéculatif, mais il y a très peu de chances que ce soit neutre.
Par ailleurs, cet événement devrait nous faire réfléchir
sur l'acuité des modèles actuels face à la cinétique des autres phénomènes du réchauffement climatique qui auront, eux, un impact certain et catastrophique sur l'humanité : élévation du niveau des océans pouvant nécessiter de déplacer de grande populations (deltas du Nil et du Bramapoutre, Bangkok,...), augmentation des phénomènes extrêmes (sécheresses, tempêtes,...) pouvant entraîner de mauvaises récoltes, et donc pénurie alimentaire, de telles catastrophes entraînant avec une grande probabilité émeutes et guerres civiles, exodes massives et guerres tout court.
Ces perspectives effrayantes, donc peut-être plus proches que l'on ne croit, devraient nous inciter à la plus grande prudence et à une action courageuse et déterminée, face à un paramètre qu'on a complètement oublié ces dernières années
, et dont pratiquement tout le monde, du citoyen lambda aux dirigeants de ce monde se fout désormais éperdumment
: nos émissions de GES,
notamment de CO2 (vous constaterez que la barre des 400 ppm (on était à 280 ppm au début de l'ère industrielle) sera dépassée à coup quasiment sûr pendant l'actuel quinquennat)
!