J'ai du mal à comprendre où tu veux en venir in fine Gilles38 ?
😱
Est-ce pour prendre position sur l'intérêt ou non du sport automobile pour développer de nouvelles technologies, dans le cas présent à faibles émissions de CO2 ?
Dans ce cas de figure, outre qu'une telle question a peu d'intérêt dans le cadre de de sujet, l'argumentation est simple : comme on le voit avec l'excellent comparatif de Falcon
, c'est via le Mans qu'Audi a acquis l'expérience de l'injection directe essence sur un turbo (en l'introduisant en 2001 je crois (la R8 2000 étant toujours à injection indirecte), ce qui lui a permis de gagner un tour entre deux ravitaillements, et qu'il a ensuite en 2004 le premier introduit cette technologie sur la Golf GTI. Depuis, les millions de TFSI vendus permettent d'économiser des quantités sans commune mesure avec les quelques dizaines de milliers de litres consommées par les audi R8 pendant leurs carrière.
Par ailleurs, tu devrais lire plus attentivement le sujet mentionné par Panda94 qui contient pas mal de posts à vocation technique comparant diesel et essence, notamment sur le plan des émissions de CO2, et qui montre qu'en développant le moteur essence, ce dernier n'a pas grand chose à craindre du diesel en émissions de CO2 (on rejoint donc la démonstration de Falcon).
J'ai de même du mal à comprendre ton questionnement sur le brut de pétrole... Il a toutefois l'intérêt de soulever un problème intéressant : le rapport énergétique essence/diesel est-il toujours de 9/10 concernant le Mans ?
Et bien non
, car ce ne sont pas les mêmes carburants que dans le commerce (
cf. en bas les specs diesel et essence du Mans) !
Le diesel utilisé est en effet un diesel à fort indice de cétane, qui permet au mélange de s'enflammer plus vite, et donc à un moteur diesel de tourner plus vite, et donc d'aller chercher plus de puissance. La limite à l'exercice est la contrepartie en perte de pouvoir énergétique volumique, donc sur l'autonomie, car le carburant est plus léger (idem que l'essence face au diesel). Cf. par exemple l'annexe 3 de la
nouvelle directive européenne sur les énergies renouvelables (cf. le faible pouvoir calorifique volumique du diesel Fischer Tropsch qui a un indice de cétane dans les 70 >> 50 du diesel du commerce)
Quand à l'essence, elle a un indice d'octane supérieur à celui du commerce. En l'absence de plomb, ça veut probablement dire qu'elle a plus de composés benzéniques plus lourds (et qui détonnent moins facilement) que les alcanes, donc qu'elle est plus dense, et qu'elle a un pouvoir calorifique légèrement supérieur (comme le SP98 / SP95 avant l'incorporation d'éthanol).
Donc, l'écart énergétique volumique essence/diesel du Mans est probablement plus faible que dans le commerce.
Un autre point techniquement intéressant : comment expliquer le principe de base qui permet d'assurer les équivalences de puissance entre motorisations ?
Il est en effet basé sur des brides fixant un certain diamètre des tubulures d'admision. Pourquoi ? Voici le principe.
La vitesse dun gaz dans un tuyau ne peut dépasser la vitesse du son. C'est ce qu'on appelle le blocage sonique. Par conséquent, il existe un
débit maximal ; le débit étant le produit de la vitesse du fluide par la section, il n'y a qu'à fixer cette dernière pour fixer un débit max.
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Or, un moteur essence fonctionne en mode stoéchiométrique (ie le débit d'essence est conditionné par le débit d'air). Par conséquent, il ne pourra absorber que la quantité d'essence correspondant au débit max. sonique. Ce qui fixe infine sa puissance maximale. CQFD.
Voilà qui explique l'histoire des brides ! Si ça marchait très bien avec des moteurs essences atmosphériques classiques, ça se complique avec les turbos, les différents carburants, d'où les tatonnements de l'ACO.
Mais, en 2010, l'ACO a suffisamment d'expérience pour savoir où elle en est. Et il lui suffisait de tourner la molette dans le sens de l'essence pour réquilibrer les forces.
C'est pourquoi je partage la conclusion de Falcon : c'est une simple histoire d'équivalence volontairement tournée à l'avantage du diesel
. Si Audi semble avoir hésité pour l'essence, il est clair que Peugeot a du fortement renacler pour une équivalence équitable, sachant que commercialement il ne peut que promouvoir le diesel dans sa gamme. Comme il n'y a que ces deux constructeurs en lice (si l'on excepte Aston Martin avec de biens plus petits moyens), il est clair que l'ACO n'avait pas trop le choix si elle voulait garder ses deux principaux compétiteurs.
😢