Concernant les recharges...
Il faut voir l'énergie électrique, presque comme de l'eau, ça ne peut que circuler (à moins qu'on le stocke)...
Alors imaginons une histoire: ta voiture va fonctionner avec de l'eau (propre), avec un réservoir spécial, construit avec du matériau rare de 48L qui coûte 10000 euros (= batterie).
Tu dis, bon, OK, je vais pouvoir recharger ma voiture avec de l'eau de chez moi. Cool!
Chez moi, habituellement on va dire que le débit d'utilisation d'eau est de 1L/s; maintenant que ma voiture utilise aussi de l'eau, on va dire que ça fait 2L/s. Bon, les canalisations de chez moi sont conçus pour absorber le débit de 2L/s, pas de problème.
Or ma ville a 2 million d'habitants, avec un peu près 1 million de foyers.
Auparavant, la ville consomme un peu près 1million litre d'eau/seconde; or comme maintenant, tout le monde recharge sa voiture avec de l'eau, il faut désormais fournir 2 million de litre d'eau/seconde.
Et là, ça change tout... Il faut avoir une nouvelle centrale de traitement d'eau qui peut désormais fournir des pics de débit de 2 million de litre d'eau, il faut également revoir les canalisations entre la centrale de traitement d'eau et la ville, il faut avoir des nouveaux tuyaux plus gros, puis changer aussi les vannes de distribution de la ville.
Il faut également construire des nouveaux tuyaux d'eau et robinet pour que ça puisse alimenter les places de parking: ce qui implique des lourds travaux pour refaire le goudron des milliers de places de parking publiques. (environ 6000 euros le m² de travaux)
Sans oublier que ces tuyaux doivent être en cuivre, un matériau rare et de plus en plus cher; et plus on veut de débit, plus il faut des tuyaux plus gros, plus lourd et plus cher.
L'infrastructure de canalisation d'eau de l'Etat doit donc gérer les besoins en eau de façon plus critique: désormais on doit préparer les pics de consommations d'eau qui peuvent surgir n'importe d'où, sans que ça pète la canalisation.
On aura un excès de production en eau (pour se préparer au cas où) beaucoup plus grand pour subvenir à tout moment les demandes plus intenses.
Bien sûr, on peut aussi créer son propre système de recueil et de traitement d'eau (équivalent à l'éolienne ou panneau solaire) chez soi, mais le problème, c'est qu'il faut stocker cet eau: sinon, on est obligé de la laisser couler et la gaspiller. Or pour subvenir une voiture, il faut 48L d'eau, donc acheter un réservoir spécial en matériau rare de 10 000 euros pour pouvoir stocker cet eau.
Et maintenant, on te propose une autre alternative: au lieu que ça soit des voitures qui fonctionnent avec de l'eau liquide, on va faire des voitures qui fonctionnent avec des glaçons. Avec des glaces de 10L de volume, on arriverait à faire aussi bien qu'une voiture qui roule avec de l'eau liquide de 48L. Ces glaçons doivent être stocké avec des réservoir isothermes, mais ce n'est pas aussi cher que le réservoir d'eau.
Désormais, plus besoin de réservoir spécial en matériau rare qui coûte 10 000 euros, mais en contrepartie, il faut geler l'eau, puis le réchauffer pour pouvoir l'utiliser.
(Ce processus gaspille 60% de l'eau, mais c'est pas grave, car l'eau, c'est quelque chose qu'on a en continu)
Et désormais, tous les installations de traitement d'eau, que ça soit étatique ou individuel, peuvent gérer plus facilement la variation et les écarts entre production d'eau et la demande:
Quand il y a trop d'eau produite par rapport à la demande, on les gèle pour stocker, afin de ne pas détruire la canalisation avec une pression trop forte.
Quand il y a une forte demande d'eau, on fait fondre les glaces pour subvenir au besoin.
En plus, plus besoin de créer un gros réseau de canalisation national pour alimenter les possibles recharges de voiture alimentée par l'eau; il suffit de créer des stations de stockage de glaçon pour alimenter les voitures.
Bref... voilà un peu l'histoire caricaturale, mais qui nous permet de se rendre compte, pourquoi l'hydrogène s'impose dans l'avenir.
Parfois, le chemin technique le plus facile n'est pas le meilleur choix.
En 1997, il paraît aussi plus facile d'améliorer à mort la motorisation diesel pour l'avenir.
Or Toyota a fait le choix le plus difficile: mais quand on regarde aujourd'hui le plan global, ils ont eu raison de partir sur l'hybride.
Toyota n'a jamais pensé l'automobile pour un groupe d'élites sur terre.
Elle a toujours pensé pour la mobilité durable, adaptée à des milliard de personnes. D'où le plan Toyota i-Road (électrique courte distance) + Mirai (hydrogène).
J'espère que vous pouvez comprendre ce raisonnement à l'échelle internationale.
PS: On me dit souvent que pour réussir une réforme, c'est de se considérer stupide et de bien prendre en compte, que les règles en place ne sont pas si stupide qu'on imagine.