Ode à la meilleure nouveauté du salon de Genève 2013
En 2013, il est triste
😢 que l'automobile n'ait toujours pas fait sa révolution philosophique : quelle que soit la gamme et le type de véhicule, chaque nouveauté doit être plus grande et plus puissante que sa devancière

. Bien entendu, tout le monde sait que cette course folle est sans issue, mais les constructeurs continuent comme si de rien n'était, avec l'appui enthousiaste ou a minima tacite du grand public

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Les meilleurs exemples en sont les deux nouvelles Supercar de McLaren et Ferrari :
McLaren P1 et LaFerrari. On est désormais au delà des 500 kW de puissance, pour se raprocher de la barrière mythique des 736 kW
🙂-D) attteinte par la Bugatti Veyron, que l'on croyait à l'époque un exercice de style un peu fou, destiné à rester unique (et avec la supersport, ça sera 1 MW, une belle éolienne

!)
Pour encore plus de puissance et un peu de bonne conscience, ces monstres ont été
matinés d'hybridation.
La démarche de McLaren P1, que je qualifierai d' "hybride rechargeable non-hybride" me semble friser le ridicule

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Et si Ferrari a équipé son vaisseau amiral d'un KERS nettement plus sérieux et crédible, comment ne pas constater à quel point Ferrari a été presque en sens inverse

du concept hybride
FXX Millechili présenté en 2007, totalement axé sur le downsizing et la réduction des dimensions et du poids.
Du coup, la Porsche 918 Spyder va être pourvue de
quelques dizaines de kW supplémentaires pour ne pas se faire larguer par ces nouvelles concurrentes

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Bref, ces monstres, tels des culturistes dopés aux anabolisants, ne me font pas rêver

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Dans ce désespérant désert de la démesure, il y a un espoir qui a lui appliqué la voie explorée par Ferrari il y a 6 ans et qu'a toujours prôné le génial
Colin Chapman. Cet espoir a de plus pris forme dans une magnifique italienne qui sera accessible à bien plus de bourses que n'importe quelle Ferrari et que presque toutes les Porsche.
Je veux parler de la fabuleuse
Alfa-Rome 4C 

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Jugez plutôt : 3,99 m de long sur 2,09 m de large, 895 kg. Petit moteur 4 cylindres 1750 cm3 turbocompressé de 240 cv avec boîte à doule embrayage. Le tout donne un rapport poids/puissance < 4 kg/ch et des accélérations de Porsche 911 (0-100 km/h en 4,5 s).
Sans être, et de loin, une voiture écologique, cette alfa-roméo devrait se situer pour l'homologation entre 150 et 160 g/km de CO2, une valeur très raisonnable que partagent beaucoup de voitures bien plus banales. Même des Porsche boxster ou cayman de base (et pourtant Porsche est un expert en la matière) sont enfoncés sur ce plan


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Le travail sur le poids est époustouflant

: coque centrale en carbone de 65 kg, structures AV et AR en alu, carrosserie extérieure en matériau composite à faible densité.
Et tout ça pour 50 000 € en prix d'attaque (hors série spéciale à 60 000 €), moins cher là encore, malgré la technologie embarquée, qu'un Cayman ou un Boxster de base.
Cette voiture est petite et peu puissante parmi les coupé sportifs actuels, mais suffisante, belle, excitante, et capable de distiller un plaisir de conduite permettant d'arriver au septième ciel sur n'importe quelle route sinueuse ou circuit

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C'est dans ce sens que doit tirer toute l'industrie automobile, et à tous les niveaux de gamme, y compris pour les hybrides et les VE :
plus petit et plus léger (Tesla, revenez vite au roadster SVP !). C'est la priorité des priorités, avant l'inovation sur les chaînes de traction

!
C'est à ce titre que je classe cette voiture innovante techniquement et philosophiquement comme la meilleure nouveauté du salon de Genève 2013, tous modèles confondus


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NB : au passage, je prie pour qu'Alfa-Roméo ne tombe pas dans le giron de VAG. Nous avons besoin de diversité culturelle dans l'automobile, et Alfa-Roméo doit à ce titre rester 100% italien !!!